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Soudan du Sud: Juba accepte le déploiement de Casques bleus supplémentaires


Le président sud-soudanais Salva Kiir au centre, pose pour une photographie avec le vice-président et le second vice-président, à Juba, Soudan du sud, le 26 juillet 2016.
Le président sud-soudanais Salva Kiir au centre, pose pour une photographie avec le vice-président et le second vice-président, à Juba, Soudan du sud, le 26 juillet 2016.

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son gouvernement, soumis à une intense pression diplomatique du Conseil de sécurité de l'ONU, ont donné dimanche leur accord au déploiement de 4.000 Casques bleus supplémentaires dans leur pays meurtri par une guerre civile dévastatrice.

Cette "force de protection", composée de troupes africaines, est censée sécuriser la capitale Juba, théâtre de combats meurtriers du 8 au 11 juillet qui ont opposé les troupes du président Kiir à celles de l'ex-chef rebelle et alors vice-président du pays, Riek Machar.

Cette flambée de violences avait fait plusieurs centaines de victimes et mis en péril un fragile accord de paix signé en août 2015 pour mettre un terme à une guerre civile débutée en décembre 2013 et marquée par des atrocités dont se sont rendus coupables les deux camps.

"Le gouvernement de transition d'unité nationale donne son accord au déploiement de la force régionale", selon un communiqué conjoint du gouvernement et du Conseil de sécurité lu dimanche soir à la presse par le ministre sud-soudanais des Affaires gouvernementales Martin Elia Lomoro.

Ces dernières semaines, le président Salva Kiir et son vice-président Taban Deng Gai avaient dit leur hostilité au déploiement de ces nouveaux Casques bleus, estimant que leur mandat sapait la souveraineté nationale.

Le ministre Martin Elia Lomoro a toutefois précisé dimanche que "les modalités" du déploiement de cette "force de protection", autorisée le 12 août par l'ONU, devaient encore être discutées.

Selon trois diplomates interrogés par l'AFP sous couvert de l'anonymat, ces discussions pourraient porter sur l'identité des pays contributeurs, certains voisins du Soudan du Sud, au premier rang desquels le Soudan et l'Ouganda ayant été fortement impliqués dans la guerre civile.

La force africaine sera placée sous le commandement de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss - 13.000 hommes) qui a été vivement critiquée pour son incapacité à protéger les civils en juillet et notamment à empêcher des femmes de se faire violer par des soldats à proximité d'une de ses bases.

'Nous voulons la force' de protection

Le gouvernement sud-soudanais s'est également "engagé à permettre la liberté de mouvement de la Minuss conformément à son mandat" ainsi que "l'amélioration immédiate de l'accès aux humanitaires", faisant référence à la levée de "check-points illégaux".

L'ambassadrice américaine Samantha Power a sur ce point estimé que les Casques bleus de la Minuss avaient été confrontés à de "sévères restrictions de mouvements".

De fait, des Sud-Soudanais réfugiés dans des camps, à Juba ou à Wau, une ville du nord théâtre de violents combats ces derniers mois, sont venus rappeler aux ambassadeurs onusiens la précarité extrême de leur situation et leur besoin de sécurité.

Au total, 2,5 millions d'habitants ont fui leurs foyers depuis décembre 2013 dont 900.000 ont quitté le Soudan du Sud pour se réfugier dans les pays voisins.

"Nous voulons la force (de protection) car nous avons besoin de sécurité. Il y a des meurtres, des viols par les Dinka (l'ethnie du président Kiir) quand nous allons en ville. Nous ne pouvons quitter ce camp s'il n'y a pas de sécurité et cette sécurité peut être fournie par la force" régionale, a ainsi expliqué à l'AFP Catherine Atanasyo, une des déplacées de Wau.

Reste à savoir désormais si les engagements de dimanche seront suivis d'effets.

"Nous sommes très encouragés (...) Ce que nous avons besoin de faire à présent, c'est de passer de ces engagements de haut niveau au travail sur les modalités dans un but opérationnel", a indiqué Mme Power, qui a ajouté attendre des avancées concrètes d'ici le 30 septembre.

"Tout ce que j'espère, c'est que toutes ces promesses seront vraiment mises en oeuvre", résumait de son côté un des représentants du Conseil de sécurité.

Demeure également un autre point d'interrogation, celui du sort politique de Riek Machar. Ce dernier, dont la résidence de Juba avait été détruite pendant les combats de juillet, avait fui la capitale et, après plusieurs semaines dans le maquis avec le reste de ses hommes, a finalement gagné Khartoum où il est actuellement réfugié.

Il a promis de rentrer à Juba une fois sa sécurité garantie par la présence de la force de protection. Mais entre-temps, il a été évincé de son poste de vice-président et remplacé par un de ses anciens alliés, Taban Deng Gai, qui a déjà fait savoir qu'il n'entendait pas lui céder sa place.

Avec AFP

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