"Huit sont des militaires et dix sont des civils. C'est dans la matinée (de lundi) que les assaillants ont attaqué le commissariat" à Tharkueng Payam, a déclaré à l'AFP le gouverneur par intérim de l'Etat du Bahr el Ghazal occidental, Arkenjelo Anyar Anyar. Parmi les civils tués, se "trouvent des enfants, des femmes, des personnes âgées. Ils ont été brûlés parce qu'ils ne pouvaient pas s'échapper", a déploré le gouverneur. Il a ajouté que plus de 2.000 personnes avaient été déplacées.
Selon Arkenjelo Anyar Anyar, des "jeunes armés" venus de l'Etat voisin du Warrap ont incendié un marché local, des habitations ainsi qu'un commissariat en raison d'un différend foncier. "La situation est désormais sous contrôle", a affirmé le gouverneur adjoint.
Mercredi, au moins 39 personnes ont été tuées et 53 autres blessés dans des combats entre deux groupes d'éleveurs d'Etats voisins dans le centre du pays. Entre fin janvier et début février, au moins 73 personnes ont été tuées dans des attaques à caractère ethnique entre Ngok et Twic, deux branches de l'ethnie Dinka, la plus nombreuse du pays, dans la région d'Abyei, zone frontalière contestée entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Les affrontements sont réguliers à Abyei, dont le statut n'a pas été réglé depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011 et qui est placée sous la protection de l'ONU. Mardi, le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar ont appelé sur X "à la fin des violences", pointant notamment du doigt "le conflit foncier entre les communautés Ngok et Twic".
Ces conflits viennent s'ajouter aux violences à caractère politico-ethniques qui mine le plus jeune pays du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011. Le Soudan du Sud a ensuite sombré dans une guerre civile opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d'un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président. Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence, à l'instabilité et à la pauvreté, malgré ses ressources en pétrole.
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