Cette source à l'hôpital Al-Nao, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a indiqué que des bénévoles travaillant pour l'établissement figuraient parmi les cinq morts. Selon cette source, les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre avec l'armée depuis avril 2023, ont tiré des obus qui "ont atterri dans le jardin adjacent au bâtiment de l'hôpital".
Lundi avait déjà été une journée sanglante pour le Soudan, avec deux attaques dans le sud et l'ouest du pays ayant fait 65 morts et 133 blessés, selon des sources hospitalières. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU s'est inquiété d'informations faisant état d'exécutions sommaires de civils dans le nord de Khartoum qui seraient l'œuvre de forces alliées à l'armée nationale, en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023.
Dans le sud du pays, des rebelles appartenant à la faction du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) dirigée par Abdelaziz al-Hilu ont tiré des obus sur Kadugli, la capitale du Kordofan-Sud tenue par l'armée soudanaise. "Les bombardements ont causé la mort de 40 personnes et blessé 70 autres", a déclaré à l'AFP une source de l'hôpital principal de Kadugli, sous couvert d'anonymat.
Le gouverneur du Kordofan-Sud, Mohamed Ibrahim, a indiqué à l'AFP que "l'attaque d'al-Hilu a ciblé un marché de Kadugli, et elle vise à déstabiliser" le Soudan. Il a promis de "nettoyer les montagnes autour de Kadugli" des forces du SPLM-N. Ce mouvement rebelle, implanté dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, affronte tant l'armée nationale que les paramilitaires des FSR, depuis le début de la guerre.
Les violences ont fait également des victimes dans l'ouest du pays. "Une frappe aérienne de l'armée sur le quartier du Cinéma à Nyala a fait 25 morts et 63 blessés", a déclaré à l'AFP une source médicale sous couvert d'anonymat. Nyala, la capitale du Darfour-Sud est contrôlée par les FSR comme la quasi-totalité de la région du Darfour.
"Exécutions sommaires"
Cette poussée des violences survient alors que l'armée a progressé face aux FSR à Bahri, dans le nord de Khartoum. La semaine dernière, elle a repris son quartier général dans la capitale. Samedi, au moins 60 personnes ont été tuées et plus de 150 blessées dans un marché très fréquenté d'Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, contrôlée par l'armée.
De l'autre côté du Nil, dans la capitale même, une frappe aérienne sur une zone contrôlée par les FSR fait deux morts et des dizaines de blessés parmi les civils, selon les secouristes. Les deux camps sont accusés de cibler les civils et de bombarder sans discernement des zones résidentielles.
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et décimé les infrastructures fragiles du Soudan, forçant la plupart des établissements de santé à fermer.
Forum