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Somalie : plusieurs morts dans un attentat à Mogadiscio


ARCHIVES - Les autorités somaliennes transportent le corps de l'ancien ministre de la Défense somalien Muhyadin Mohamed Haji, tué dans une voiture piégée à Mogadiscio, en Somalie, 15 février 2016.
ARCHIVES - Les autorités somaliennes transportent le corps de l'ancien ministre de la Défense somalien Muhyadin Mohamed Haji, tué dans une voiture piégée à Mogadiscio, en Somalie, 15 février 2016.

L’attentat a eu lieu vendredi soir dans un hôtel et un jardin public voisin dans la capitale somalienne. Elle a été revendiquée par les insurgés islamistes shebab.

Quatorze personnes ont été tuées vendredi soir, selon un bilan provisoire, dans la double attaque au véhicule piégé contre un hôtel et un jardin public de Mogadiscio, perpétrée par les islamistes shebab qui ont eu recours à de grandes quantités d'explosifs.

Deux personnes ont succombé à leurs blessures, a rapporté samedi à l'AFP un médecin de l'hôpital Medina de Mogadiscio, portant de 12 à 14 le nombre de morts de la double explosion au véhicule piégé suivie d'une fusillade entre le commando shebab et les forces de sécurité.

Vendredi soir, peu après l'attaque, un responsable policier avait fait été de 12 morts à l'AFP. Le gouvernement somalien n'a pas encore communiqué de bilan officiel.

"Dix-huit blessés ont été admis à l'hôpital et jusqu'à présent, deux d'entre eux ont succombé à leurs très graves blessures", a déclaré samedi le Dr Mohamed Moalim.

L'attaque, revendiquée par les shebab, s'est déroulée dans le centre-ville de Mogadiscio, à proximité de l'enceinte ultra-sécurisée de la Villa Somalia, complexe fortifié abritant la présidence somalienne et les bureaux du Premier ministre.

Un camion et un autre véhicule piégés ont explosé à quelques minutes d'intervalle à proximité de l'hôtel SYL et d'un jardin public voisin très prisé des habitants de la ville, le Peace Garden.

"Selon nos experts, les explosifs utilisés (près de l'hôtel) pesaient environ 200kg, ce qui a fait de cette explosion la plus grande (récemment recensée à Mogadiscio), encore plus importante que celle utilisée à l'encontre de l'hôtel Jazeera", en juillet 2015, a déclaré samedi à la presse le ministre somalien de la Sécurité, Abdirasak Omar Mohamed.

"Les forces de sécurité, a-t-il ajouté, ont réussi à arrêter le camion (piégé) à un barrage qu'il était en train de forcer et cela a permis de limiter le nombre de victimes (...) Le camion a explosé sur place et tué les gens alentour".

"L'explosion a été énorme"

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont mené ces derniers mois plusieurs opérations contre certains des hôtels les plus en vue de la capitale somalienne, avec un mode opératoire similaire: un véhicule piégé est lancé à vive allure contre l'enceinte souvent fortifiée de l'établissement par un chauffeur kamikaze. Puis un commando armé pénètre à l'intérieur de l'établissement pour abattre la clientèle et le personnel.

Le 1er novembre, une douzaine de personnes avaient ainsi été tuées dans l'attaque de l'hôtel Sahafi, situé au centre de Mogadiscio et fréquenté par des parlementaires, des fonctionnaires et des hommes d'affaires.

Vendredi, aucun membre du commando shebab n'est parvenu à pénétrer dans l'hôtel SYL, selon des sources sécuritaires et un témoin qui se trouvait à l'intérieur, Abdirahman Ahmed.

"Plusieurs personnes ont été légèrement blessées, dont trois gardes de sécurité, mais les assaillants qui ont tenté de prendre d'assaut l'hôtel sont morts à l'extérieur. Ils n'ont pas réussi à entrer", a rapporté M. Admed à l'AFP.

Les corps de deux d'entre eux étaient encore visibles samedi matin, gisant dans la rue.

"L'explosion a été énorme et il y avait du verre brisé partout mais la fusillade s'est déroulée à l'extérieur. Tout le monde était sain et sauf à l'intérieur, mais terrifié", a ajouté M. Ahmed.

Confrontés à la puissance de feu supérieure de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), déployée en 2007 en Somalie, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011.

Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides - souvent jusque dans la capitale - contre les symboles du fragile gouvernement somalien ou contre l'Amisom.

Ces derniers mois, ils ont revendiqué des opérations spectaculaires, tant à Mogadiscio que contre des bases de l'Amisom.

Courant janvier, ils ont entièrement détruit une base du contingent kényan de l'Amisom à El-Adde, dans le sud de la Somalie, troisième attaque en quelques mois contre des bases de l'Amisom, au cours desquelles les shebab auraient fait main basse sur de l'armement et des munitions.

AFP

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