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Somalie: Paris enquête sur des soupçons de corruption dans un contrat européen


Un consortium était candidat à un appel d'offres pour la réalisation et la gestion d'un complexe sécurisé de la diplomatie européenne dans l'aéroport de Mogadiscio.
Un consortium était candidat à un appel d'offres pour la réalisation et la gestion d'un complexe sécurisé de la diplomatie européenne dans l'aéroport de Mogadiscio.

La justice française a ouvert une enquête préliminaire après des accusations de corruption sur un contrat à 100 millions d'euros portant sur la réalisation d'un complexe sécurisé de l'Union européenne en Somalie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

A l'origine des accusations, un homme d'affaires franco-somalien, Abshir Aden Ferro. Selon ses avocats Mes Xavier Argenton et Béranger Tourné, ce dernier se présente comme "un acteur clé de la sécurité en Somalie" et affirme avoir été "escroqué" dans ce projet conduit par un groupement d'entreprises. Baptisé "Rapid", ce consortium regrouperait plusieurs sociétés dont certaines européennes comme l'Allemand Losberger.

Abshir Aden Ferro a effectué en mars un signalement auprès de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf), qui a confirmé être saisie d'une enquête sur des "allégations d'irrégularités", avant de déposer fin avril au parquet national financier à Paris une plainte pour "corruption active et passive", selon Me Tourné.

Un peu plus tôt, le 15 avril, le journal Le Monde avait révélé l'existence d'un enregistrement clandestin réalisé par l'homme d'affaires au cours d'une réunion le 6 novembre à Paris, qui accrédite selon lui la thèse d'"un pacte de corruption" au sein de l'opération.

Le consortium était candidat à un appel d'offres pour la réalisation et la gestion d'un complexe sécurisé de la diplomatie européenne dans l'aéroport de Mogadiscio, la capitale somalienne. Dans cet enregistrement, un ancien général de l'armée de l'air française, chargé de mission dans le projet, évoque "une rémunération" de 2%, sans jamais nommer le nom ou la fonction du ou des supposés destinataires.

Trois jours après la réunion, le 9 novembre, le groupement remporte l'appel d'offres. L'homme d'affaire claque la porte en décembre, après avoir travaillé un an et demi pour le groupement, mais sans avoir été payé, selon ses avocats.

Contactée par l'AFP, la défense de l'ex-général a balayé ces accusations et crié au règlement de comptes. "On n'a rien à cacher, c'est une histoire qui part d'un conflit commercial", a affirmé à l'AFP Me Nicolas Kohen, qui a porté plainte au parquet de Paris pour "tentative d'extorsion de fonds et chantage".

Selon lui, l'homme d'affaires menaçait de faire capoter l'opération en privant le groupement des précieuses autorisations locales qu'il avait lui-même obtenues, si "ses prétentions hallucinantes" n'étaient pas satisfaites. Selon l'avocat, les "propos certes maladroits" de l'ex-général avaient pour but de convaincre Abshir Aden Ferro de rester dans la course en vantant le succès imminent du projet.

Avec AFP

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