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Situation tendue sur l'île tunisienne de Kerkennah


Des policiers tunisiens prennent des positions lors d’une operationdans la banlieue de Ben Guerdane, le sud de la Tunisie, 8 mars 2016.
Des policiers tunisiens prennent des positions lors d’une operationdans la banlieue de Ben Guerdane, le sud de la Tunisie, 8 mars 2016.

Des heurts ont éclaté la nuit de jeudi à vendredi sur l'île tunisienne de Kerkennah, dans le centre-est, entre des habitants et les forces de l'ordre autour des activités d'une société pétrolière britannique.

La situation était toujours tendue ce vendredi sur l'île.

Jeudi soir, des affrontements ont éclaté devant le port de Sidi Youssef et sur la route menant à la localité de Mellita entre des policiers et des dizaines de résidents s'opposant à l'entrée sur l'île de camions de l'entreprise Petrofac.

Selon les mêmes sources, les protestataires ont jeté des pierres et installé plusieurs barrages à travers l'île, à l'aide de troncs d'arbres et de blocs de pierres. Déployée en force, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser et d'ouvrir le passage aux camions.

D'après des sources policières, les affrontements ont duré jusqu'à très tard dans la nuit, obligeant les camions, sous escorte des forces de l'ordre, à emprunter une piste pour sortir du port.

Vendredi matin, les traces des affrontements étaient toujours visibles: pierres sur les routes et pneus fumants.

Selon la radio privée Mosaïque FM, qui cite une responsable de l'hôpital régional de Kerkennah, huit personnes ont été blessées dont cinq membres des forces de l'ordre.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur, qui n'a pas fait état d'arrestation, a dénoncé les "violences" perpétrées par les manifestants et assuré que la dispersion s'était déroulée "dans le cadre strict de la loi, avec un usage graduel de la force".

De nombreux habitants ont eux dénoncé une réaction "disproportionnée" des forces de l'ordre.

"Elles se comportent avec nous comme si nous n'étions pas Tunisiens. Les compagnies pétrolières exploitent nos richesses et ne nous donnent rien", a dit à l'AFP Salah, un protestataire.

La tension sociale, déjà sensible, est montée en flèche début avril après la dispersion d'un sit-in tenu depuis la mi-janvier par des habitants de l'île. Ceux-ci protestaient contre la perspective d'une remise en cause d'un accord salarial entre la société Petrofac et l'Etat tunisien.

La Tunisie est marquée par de fréquents mouvements sociaux depuis la révolution de 2011, largement motivée par la misère et le chômage, ayant mis fin aux 23 ans de règne de Zine el Abidine Ben Ali.

Le pays a connu en janvier dernier sa pire contestation sociale depuis la chute du régime Ben Ali à la suite du décès d'un jeune chômeur lors d'une manifestation à Kasserine, dans le centre défavorisé.

Avec AFP

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