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Seychelles: fin du procès pour meurtre d'un street-artist français, verdict attendu jeudi


Des piétons portent des masques lorsqu'ils marchent dans une rue de la capitale Victoria, île de Mahé, Seychelles le 25 février 2021.
Des piétons portent des masques lorsqu'ils marchent dans une rue de la capitale Victoria, île de Mahé, Seychelles le 25 février 2021.

Le procès pour meurtre du street-artist français Thomas Debatisse s'est achevé mardi à Victoria, aux Seychelles, après plus de deux mois de débats sur les circonstances de la mort de sa compagne, retrouvée sans vie en avril 2021 dans un hôtel de l'archipel.

La décision de la Cour suprême des Seychelles est attendue jeudi, après un ultime rappel des faits par le juge dans la matinée.

Pour l'accusation, qui n'a pas requis de peine conformément au droit seychellois, il s'agit d'un meurtre, passible de la prison à vie.

Thomas Debatisse, un street-artist de 35 ans originaire de Nice (sud-est de la France) où il est connu sous le surnom de Otom, clame son innocence et sa défense s'appuie sur une enquête française privilégiant l'hypothèse d'une pendaison et donc d'un suicide.

Emmanuelle Badibanga, 32 ans, gérante d'un lieu dédié à de l'événementiel à Nice, a été retrouvée le 27 avril 2021 pendue à l'accroche-serviettes de leur salle de bain au Club Med de l'île de Sainte-Anne, où ils séjournaient.

Une autopsie, réalisée par un médecin cubain détaché aux Seychelles, a conclu à un étranglement. Thomas Debatisse a été arrêté et est incarcéré depuis le 5 mai.

Dans sa plaidoirie lundi et mardi, l'avocat seychellois de l'artiste français a remis en question le rapport d'autopsie, en présence de son client.

"Il (le légiste) n'a pas fait d'analyses scientifiques, il n'a fait que des analyses à vue d'oeil, (...) on doit faire des analyses scientifiques pour avoir la vérité", a déclaré Bazil Hoareau.

La défense se fonde sur une enquête parallèle ouverte pour "homicide volontaire par conjoint" par la justice française à Nice, dont les conclusions sont opposées.

Un rapport déposé le 14 décembre, après que le parquet de Nice a demandé à deux autres experts - tous deux professeurs de médecine et médecins légistes - de réexaminer les expertises effectuées, affirme que "l'ensemble des éléments plaident en faveur d'une pendaison (...) et non d'une strangulation".

Vendredi, le procureur Hemanth Kumar a toutefois souligné que, bien qu'ils ont conclu à une pendaison, ces experts "ont déclaré (durant le procès) qu'il était impossible que la victime se soit pendue avec le foulard retrouvé sur Emmanuelle Badibanga".

D'ailleurs, "le médecin légiste qui s'est rendu sur les lieux de l'accident est formel, il est impossible de se pendre avec le foulard qui a été retrouvé autour du cou de la victime", a-t-il déclaré, avant de reprendre les conclusions du rapport: "Emmanuelle Badibanga a été étranglée par-derrière".

S'il est condamné, Thomas Debatisse devra purger sa peine de prison aux Seychelles car il n'existe pas d'accord d'extradition entre la France et l'archipel.

Sa mère était présente à l'audience mardi, ainsi que la soeur d'Emmanuelle Badibanga.

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