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Séoul veut parler à Pyongyang d'une reprise des réunions de familles


Le President sud-coréen Moon Jae-In, le 10 mai 2017.
Le President sud-coréen Moon Jae-In, le 10 mai 2017.

Séoul va profiter de sa rencontre exceptionnelle avec le Nord pour poser la question d'une reprise des réunions entre les familles séparées par la guerre (1950-1953), Pyongyang insistant de son côté lundi sur la nécessité de réaliser la réunification.

Les deux voisins ont convenu la semaine dernière de la tenue de discussions mardi à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée. Ce sera la première rencontre entre le Nord et le Sud depuis décembre 2015.

Ces discussions devraient porter sur la participation de Pyongyang aux jeux Olympiques d'hiver qui s'ouvrent le mois prochain à Pyeongchang, en Corée du Sud.

Mais les deux délégations devraient aussi en profiter pour mettre d'autres sujets sur la table.

"Nous nous préparerons pour des discussions sur la question des familles séparées et sur les moyens d'apaiser les tensions militaires", a déclaré lundi aux journalistes le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myoung-Gyon, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Des millions de personnes ont été séparées pendant la Guerre de Corée qui a entraîné la partition de la péninsule.

La majorité sont mortes sans avoir eu la possibilité de se revoir. Le conflit s'est conclu par un armistice plutôt que par un traité de paix et les deux Corées sont toujours techniquement en guerre, si bien que les communications transfrontalières, lettres ou appels téléphoniques, sont interdites.

'Venin' de la soumission

Les réunions des familles avaient véritablement commencé après un sommet historique Nord/Sud en 2000. A l'origine, il y avait une rencontre par an, mais les tensions qui surgissent régulièrement dans la péninsule avaient eu raison de ce rythme.

La reprise de dialogue survient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les tirs de missiles.

Elle affirme aujourd'hui avoir atteint son objectif militaire: être en mesure de menacer du feu nucléaire l'ensemble du territoire continental américain.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l'a réaffirmé lundi lors de son adresse à la Nation du Nouvel An, en avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le "bouton" atomique.

Mais il a aussi profité de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main au Sud, et évoquer une participation d'athlètes nord-coréens aux JO.

Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom, tandis que Corée du Sud et Etats-Unis ont décidé de reporter à l'après-JO leurs exercices militaires annuels, lesquels ne manquent jamais d'irriter Pyongyang.

"La force à l'oeuvre derrière l'amélioration des relations intercoréennes n'est pas étrangère, c'est la nation coréenne elle-même", proclamait ce week-end l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

"La soumission et l'idée de dépendance envers les forces extérieures sont le venin qui rend la Nation servile et sans âme", ajoute-t-elle.

Le président américain Donald Trump s'est félicité samedi de la reprise des discussions et a espéré qu'elles aillent "au-delà" des JO.

Il s'est aussi dit prêt à s'entretenir avec Kim Jong-Un, dans une déclaration tranchant avec sa rhétorique volontiers belliqueuse et insultante à l'égard du leader nord-coréen.

"Cela ne va pas se faire du jour au lendemain", a toutefois affirmé dimanche l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.

Donald Trump a indiqué que "nous pourrions parler à un moment avec la Corée du Nord, mais beaucoup de choses doivent se passer avant", a ajouté Mme Haley.

Les Nord-Coréens "doivent arrêter leurs essais. Ils doivent être d'accord pour parler de l'interdiction de leurs armes nucléaires", avant toute discussion, a-t-elle expliqué lors d'une interview sur ABC News, soulignant que l'arrêt des essais nucléaires devrait durer "une période suffisamment longue" avant que les négociations puissent passer à "la phase suivante".

Avec AFP

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