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Manque de structures adaptées pour les étudiants en situation de handicap au Sénégal


Mouhamadou Camara, président des étudiants handicapés de l'université de Dakar, Sénégal, le 31 mars 2017. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Mouhamadou Camara, président des étudiants handicapés de l'université de Dakar, Sénégal, le 31 mars 2017. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Les étudiants handicapés de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar éprouvent certaines difficultés pour passer convenablement leur cursus académique. Et quand ils y parviennent leur intégration dans le monde professionnel n'est pas toujours aisée. La faute à un manque d'infrastructures adaptées pour eux.

Les étudiants à mobilité réduite bénéficient d’une bonne prise en charge sociale mais ils ont d’énormes difficultés au niveau académique.

De l’absence de sièges adaptés à leurs handicaps au surpeuplement de l’espace universitaire, les étudiants handicapés vivent parfois un véritable calvaire.

"C’est toujours difficile, cela est même l’objet de l’échec de certains étudiants. Des personnes valides se précipitent pour prendre les places alors que la personne handicapée a un problème car il ne peut pas courir, il ne peut pas se précipiter pour prendre la place. Un étudiant qui vit avec un handicap s’il ne trouve pas une place et qu’il est derrière, il ne peut pas prendre les cours comme il le faut. Donc à ce niveau-là, il y a toujours ces problèmes ", se plaint leur président Mouhamadou Camara.

Selon lui, ces difficiles conditions d’études conduisent fréquemment à l’échec de ses camarades handicapés.

Des personnes valides se précipitent pour prendre les places alors que la personne handicapée a un problème car il ne peut pas courir, il ne peut pas se précipiter pour prendre la place. Un étudiant qui vit avec un handicap s’il ne trouve pas une place et qu’il est derrière, il ne peut pas prendre les cours comme il le faut. Donc à ce niveau-là, il y a toujours ces problèmes ",
se plaint leur président Mouhamadou Camara.

Il demande des infrastructures adaptées aux personnes à mobilité réduite.

"Un étudiant qui est sur une chaise roulante ne peut pas faire ses T.D (travaux dirigés) au 2e ou au 3e étage. J’avais vu un exemple patent quand j’étais en 2e année ici avec un étudiant du département de philosophie qui devait faire ses T.D. On lui a demandé d’aller au 3e étage mais il ne pouvait pas monter et cela a contribué à son échec. Donc je demande aux autorités de voir comment construire les salles et amphithéâtres en réservant des places aux étudiants handicapés", affirme-t-il.

Ces difficultés sont aussi ressenties dans le monde professionnel et dans la société comme l’indique El hadj Mouhamadou Gaye.

El Hadj Mouhamed Gaye, travailleur dans une société de réseaux informatiques et capitaine de l'équipe nationale de basket handisport, à Dakar, Sénégal, 25 mars 2017. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
El Hadj Mouhamed Gaye, travailleur dans une société de réseaux informatiques et capitaine de l'équipe nationale de basket handisport, à Dakar, Sénégal, 25 mars 2017. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

"On le vit de manière très difficile parce qu’il n’y a pas mal d’infrastructures qui sont construites, qui sont modernes alors que les règles de prise en charge des personnes à mobilité réduite ne sont pas respectées. Du coup, là où je travaille, j’ai une fois approché notre directeur des ressources humaines pour lui dire que c’était pas du tout normal qu’on puisse faire des édifices aussi énormes, qu’on dépense des milliards et des milliards sans pouvoir prendre en charge les personnes à mobilité réduite aussi bien à l’université que dans les entreprises. C’est partout, partout on le remarque."

Au Sénégal, les infrastructures commencent peu à peu à s’adapter aux personnes à mobilité réduite. Des bus et édifices publics récemment réceptionnés ont tenus en compte les sensibilités des handicapés. Mais ces derniers attendent plus et mieux de la société et des autorités.

Reportage de Seydina Aba Gueye à Dakar pour VOA Afrique

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