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Réseau d'immigration clandestine entre le Sénégal et la France


Des migrants à bord d’un canot gonflable en Méditerranée, secourus au large de Sabrata, Libye, 13 janvier 2017.
Des migrants à bord d’un canot gonflable en Méditerranée, secourus au large de Sabrata, Libye, 13 janvier 2017.

Quatre personnes ont été mises en examen vendredi, soupçonnées d'avoir organisé un lucratif réseau d'immigration clandestine entre le Sénégal et la France, a indiqué le parquet de Bobigny, en banlieue de Paris.

Trois d'entre elles ont été écrouées et la quatrième placée sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet qui a ouvert une information judiciaire pour aide au séjour en bande organisée, faux documents administratifs, escroquerie en bande organisée et association de malfaiteurs.

Parmi les mis en examen figure la tête de réseau présumée, un Sénégalais connu des services de police, selon une source judiciaire.

"Ce réseau, actif depuis près de deux ans, a connu un pic d'activité récent grâce à un mode opératoire astucieux qui permettait à ses clients d'obtenir indûment la nationalité française en trompant le Service central de l'état-civil (SCEC) de Nantes", avait expliqué à l'AFP une source policière.

Le réseau déposait des dossiers de reconnaissance de la nationalité française, en disant que le demandeur était un enfant de Franco-Sénégalais ou de Français nés à l'étranger. Le bureau de Nantes envoyait un courrier au pays d'origine pour s'assurer de la véracité de ces informations. Grâce à des complices dans les bureaux d'état-civil, les courriers étaient interceptés puis remis à des faussaires qui fabriquaient à la demande les justificatifs réclamés.

Les dossiers étaient alors renvoyés aux autorités françaises qui délivraient d'authentiques certificats de nationalité française.

"Une soixantaine de dossiers" ont été interceptés par les policiers de l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titres (Ocriest), qui estiment à une centaine le nombre de personnes susceptibles d'avoir fait appel au réseau.

Le trafic était prospère, l'obtention de la nationalité française étant facturée de 10.000 à 12.000 euros et payable à l'avance, a précisé une source policière.

Les enquêteurs estiment que le patrimoine du chef de réseau s'élève à plusieurs centaines de milliers d'euros. Des investigations ont été lancées pour suivre ses transactions depuis la France.

Ce réseau proposait également des kits complets de documents trafiqués (fausses copies littérales d'actes de naissance, justificatifs de séjour, états-civils contrefaits).

Avec AFP

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