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Une juge dit avoir été obligée de condamner Katumbi pour l’écarter de la présidentielle


L'opposant congolais Moïse Katumbi, 11 mai 2016
L'opposant congolais Moïse Katumbi, 11 mai 2016

La présidente du tribunal ayant condamné Moïse Katumbi à trois ans de prison a dénoncé des pressions exercées sur elle par des autorités de la RDC.

Ex-allié de poids devenu opposant du président Joseph Kabila et candidat à la présidentielle, M. Katumbi avait été condamné en juin à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, une condamnation qui le rend inéligible aux élections selon le gouvernement.

"J'ai été obligée (...) de condamner monsieur Moïse Katumbi" en vue "d'obtenir son inéligibilité", écrit Mme Ramazani Wazuri Chantale, présidente du tribunal de paix de Kamalondo à Lubumbashi (sud-est) dans une lettre adressée aux autorités politiques et judiciaires de Kinshasa, à l'Union européenne, à l'Union africaine et au chef de la mission de l'ONU en RDC (Monusco).

La juge dénonce des "contraintes physiques et morales", "avant l'audience et pendant" les délibérations, pour que sa "signature (soit) apposée sur le jugement".

La juge accuse le chef des renseignements congolais Kalev Mutond, la présidence de la République, les autorités judiciaires de Lubumbashi, d'être les auteurs de ces pressions qui l'ont obligée à "passer outre" la loi et les procédures.

"Depuis lundi, Mme Ramazani n'a plus été vue au bureau", a déclaré à l'AFP, l'un de ses collègues à Lubumbashi, fief de M. Katumbi.

"Elle a signé cette lettre à partir de Bruxelles où elle compte s'adjuger le statut de réfugiée", a réagi le ministre de la Communication Lambert Mende, disant trouver "suspect" que cette correspondance soit adressée au ministre de la Justice alors que "les juges des tribunaux relèvent du Conseil supérieur de la magistrature".

"Cette manoeuvre n'aura aucun effet sur le jugement rendu contre M. Katumbi", a-t-il prévenu.

Actuellement à l'étranger pour des soins médicaux, Moïse Katumbi est aussi sous la menace d'un autre procès pour atteinte à la sûreté de l'État dans une affaire le liant à un réseau de "recrutement de mercenaires" américains pour déstabiliser le pays à l'approche de la présidentielle prévue fin novembre.

L'opposition craint toutefois que le président Kabila ne reporte ce scrutin pour s'accrocher au pouvoir.

Avec AFP

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