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Retour sur scène en RDC du M23, une ancienne rébellion tutsi


Le M23 est né en 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple intégrés au sein de l'armée congolaise.
Le M23 est né en 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple intégrés au sein de l'armée congolaise.

Issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise jadis soutenue par le Rwanda et l'Ouganda, le "Mouvement du 23 mars" (M23) fait de nouveau parler de lui depuis quelques mois dans l'est de la République démocratique du Congo.

Issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise jadis soutenue par le Rwanda et l'Ouganda, le "Mouvement du 23 mars" (M23) fait de nouveau parler de lui depuis quelques mois dans l'est de la République démocratique du Congo.

Également appelé "Armée révolutionnaire congolaise", le M23 affronte depuis quelques jours l'armée congolaise dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, près de la frontière ougandaise.

Considéré comme le dernier avatar de rébellions à dominante tutsi dans l'est troublé de la RDC, le M23 est né en mai 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) intégrés au sein de l'armée congolaise.

Les mutins accusaient alors Kinshasa de ne pas respecter les clauses de l'accord signé le 23 mars 2009 (d'où le nom de leur "mouvement du 23 mars") qui avait permis leur intégration militaire.

Réfugiés en Ouganda

Le M23, qui a occupé Goma pendant une dizaine de jours en novembre-décembre 2012, a été vaincu l'année suivante par les forces armées congolaises, après 18 mois de guérilla. Après sa défaite militaire, le M23 a poursuivi des négociations avec Kinshasa, tandis que plusieurs centaines de ses combattants avaient trouvé refuge en Ouganda, où ils ont été cantonnés, et au Rwanda.

Fin 2013, à Nairobi, le M23 et Kinshasa ont signé des engagements, notamment pour ouvrir la voie au rapatriement de la plupart des combattants de l'ex-rébellion en vue de leur réinsertion dans la vie civile. Cette opération n'a jamais connu d'avancée significative.

Début 2017, après quelques années de répit, le gouvernement congolais et de nombreux témoignages d'habitants ont fait état de la présence d'ex-combattants M23 dans la région de Rutshuru. La mission de l'ONU en RDC (Monusco) disait aussi disposer "de multiples indices" sur leur présence sur le territoire congolais.

Attaque dans le parc national des Virunga

La situation s'est de nouveau calmée mais, depuis novembre 2021, les M23 sont accusés d'attaquer les positions de l'armée dans le territoire de Rutshuru, à la lisière avec le parc national des Virunga. Le mouvement rebelle reproche aux autorités de n'avoir pas respecté les engagements signés à Nairobi sur la démobilisation de ses combattants.

Depuis l'arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi durant le génocide de 1994, le Rwanda a été régulièrement accusé par Kinshasa d'incursions au Congo et de soutien à des groupes armés. Ce que Kigali dément systématiquement.

Lundi encore, l'armée congolaise a accusé le Rwanda de soutenir le M23, affirmant même avoir capturé deux militaires rwandais dans la région des combats. Kigali a démenti ces allégations, assurant que ces deux hommes, capturés il y a plus d'un mois, ne faisaient pas partie de son armée et récusant tout soutien aux M23.

La RDC et le Rwanda entretiennent des relations de méfiance depuis plus de 25 ans. Elles se sont apaisées avec l'accession au pouvoir début 2019 de Félix Tshisekedi, qui a rencontré à plusieurs reprises son homologue rwandais Paul Kagame. Mais le regain d'activité du M23 a ravivé le soupçon côté congolais.

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