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Le recensement des électeurs débute dans l'est de la RDC malgré les violences


Denis Kadima (1er plan, à g.) le chef de la Commission nationale électorale indépendante de la RDC, assiste à l'enregistrement d'un électeur, le 27 janvier 2023.
Denis Kadima (1er plan, à g.) le chef de la Commission nationale électorale indépendante de la RDC, assiste à l'enregistrement d'un électeur, le 27 janvier 2023.

Le recensement des électeurs en vue de la présidentielle de décembre a commencé jeudi dans l'est de la RDC, opération très délicate dans une région infestée de groupes armés et dont des portions de territoire sont occupées par des rebelles, ont constaté les correspondants de l'AFP.

"La qualité de la carte n'est pas bonne, mais l'important c'est d'avoir été enrôlée", a commenté Madeleine Matendo, une jeune habitante de Goma, à la sortie d'un centre d'inscription dans la capitale provinciale du Nord-Kivu. Arrivée à 05H00, elle a pu repartir à 11H00 avec sa carte d'électeur.

Ces opérations pré-électorales, appelées "enrôlement", ont commencé juste avant Noël dans la partie occidentale de la République démocratique du Congo et le 25 janvier dans le centre et le sud-est. L'"aire opérationnelle 3", qui arrive en dernier, comprend sept provinces, dont les trois de l'Est les plus affectées par les violences armées (Nord-Kivu, Ituri et Sud-Kivu).

RDC : nouvelles violences en Ituri
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La situation est critique dans le Nord-Kivu, où la rébellion du M23 occupe de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma. Depuis fin 2021, l'offensive de ce mouvement, soutenu par le Rwanda selon de nombreux experts, a provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes, contraintes par les violences de quitter leurs villages, s'entassant dans des camps, des cours d'écoles ou d'églises.

"L'armée et la police sont mobilisées pour la sécurisation du processus électoral", a affirmé à la presse le gouverneur militaire de la province, le lieutenant-général Constant Ndima. "Tous les déplacés seront enrôlés en tenant compte de leurs milieux d'origine", a-t-il ajouté, rappelant que des centres de recensement sont prévus sur les sites de déplacés.

Pour les zones sous contrôle du M23, il faudra attendre qu'elles soient "libérées". "Nous sommes abandonnés" par la commission électorale, se lamente Rachel, une habitante de Kiwanja, localité aux mains de la rébellion depuis près de quatre mois, interrogée par téléphone depuis Goma. "Nous sommes Congolais, nous devons être enrôlés comme les autres!" se désespère aussi Muhoza, qui vit à Kitshanga, ville conquise en janvier par le M23.

L'inquiétude est vive aussi dans la province voisine d'Ituri, théâtre de fréquentes attaques contre les populations civiles menées par des milices communautaires ou par les Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées au groupe jihadiste Etat islamique. Une attaque de village attribuée aux ADF y a encore fait cinq morts mercredi.

La prochaine présidentielle en RDC est fixée au 20 décembre. Election à un seul tour, elle est couplée aux législatives ainsi qu'aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux.

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