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RDC: la guerre avec le M23 fait exploser le panier de la ménagère à Bukavu


Une vendeuse d'aliments positionne ses haricots sur l'étalage au marché de Nyawera à Bukavu, en RDC, le 22 février 2023.
Une vendeuse d'aliments positionne ses haricots sur l'étalage au marché de Nyawera à Bukavu, en RDC, le 22 février 2023.

Les habitants de Bukavu se disent asphyxiés par la hausse vertigineuse et continue des prix des denrées alimentaires en provenance du Nord Kivu voisin. Une situation qui découle des affrontements entre la rébellion du M23 et l’armée.

La ville de Goma au Nord Kivu et celle de Bukavu au Sud Kivu sont voisines et séparées par le lac Kivu. Entre les deux villes s’effectuent quotidiennement des transactions commerciales importantes. Mais depuis le début de la guerre entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 dans certains territoires du Nord Kivu, les denrées alimentaires en provenance de cette province se font rares.

Du coup les prix ont pris l’ascenseur, au grand regret de la population de Bukavu et de ses environs qui consomment régulièrement les haricots, pommes de terre, poisson salé, fromage, oignons blancs en provenance du Nord Kivu voisin.

"Les prix ont presque doublé. Une mesure de 10 kilos de pomme de terre qui se négociait entre 8000 et 9000 francs congolais, se négocie aujourd’hui à 15 000 francs. Le haricot que nous consommons chaque jour, 50 kilos se négociaient à 36 dollars, aujourd’hui c’est à 70 dollars", se plaint Mizo Kabare, président de la ligue des consommateurs des services en RDC (LICOSKI).

Les ménages à bout de souffle

Sur les marchés locaux de Bukavu, notamment ceux de Nyawera, Kadutu et Feu-Rouge, le constat est amer: les marchandises s’écoulent au compte-gouttes avec des prix à la hausse. Même les commerçants se plaignent.

"Il parait il n’y a pas de voie libre et sécurisée comme avant pour acheminer les marchandises jusqu’à Goma. Alors certains prennent des risques pour les amener à moto et ils imposent le prix de leur choix", explique Riziki Machozi, une vendeuse de pomme de terre au Marché de Nyawera.

"Les clients achètent difficilement et certains nous traitent même de voleurs croyant que la hausse de prix vient de nous. Or, nous aussi nous sommes victimes et on n’y gagne pas grand chose parce que la marchandise s’écoule au compte-gouttes. Que les autorités mettent fin à la guerre pour permettre aux cultivateurs de labourer leurs champs et nous fournir en haricot", implore une vendeuse de haricots au marché Feu-Rouge.

Deux vendeuses conversent en attendant des éventuels clients au marché de Nyawera, à Bukavu, le 22 février 2023.
Deux vendeuses conversent en attendant des éventuels clients au marché de Nyawera, à Bukavu, le 22 février 2023.

Au sein des familles, cette perturbation des prix sur le marché se ressent avec acuité dans le panier de la ménagère et affecte le vécu quotidien.

"Nous sommes dépassés. On ne sait plus organiser la ration journalière dans nos maisons. Tous les produits venant de Goma, tels que les haricots, les oignons, les pommes de terre sont devenus trop chers. Or notre revenu reste toujours le même", témoigne avec soupir Gisele Numbi, une mère de famille.

C’est depuis fin novembre 2022 que la population assiste, impuissante, à la hausse continue des prix des denrées en provenance du Nord Kivu. Tous espèrent une fin rapide de la guerre avec le M23.

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