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RDC : la coopération entre l'armée et l'ONU de nouveau une "réalité"


Des Casques bleus de la Monusco à Beni, dans le nord-est de la RDC.
Des Casques bleus de la Monusco à Beni, dans le nord-est de la RDC.

Le général Jean Baillaud, de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco), appelle à reconnaître les progrès de l'armée congolaise après un an d'une brouille entre l'ONU et Kinshasa qui semble en passe d'être dépassée.

Dans un entretien avec l'AFP, le chef adjoint de la Force militaire de la Monusco, assure que la coopération entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Casques bleus est de nouveau "une réalité".

"Aujourd'hui dans le respect des principes que l'ONU nous impose pour apporter soutien à toute force dans le monde, nous sommes vraiment sûrs qu'en appuyant les FARDC (Forces armées de la RDC, NDLR) nous engageons des bons processus", affirme ce général de division français à quelques jours de son départ après trois ans en poste au Congo.

Début 2015, l'ONU avait refusé son soutien à l'offensive militaire qu'elle demandait de longue date à Kinshasa contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dont la présence dans l'Est congolais complique les efforts de stabilisation de la région des Grands Lacs.

Les Nations unies avaient justifié ce refus par la nomination au Nord-Kivu de deux généraux congolais qu'elles tenaient pour responsables de graves violations des droits de l'Homme.

Déchiré par la violence des conflits armés depuis plus de vingt ans, le Nord-Kivu est une des deux principales provinces concernées par cette opération contre un groupe dont les fondateurs sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda (1994).

L'ultimatum adressé par l'ONU aux autorités congolaises pour qu'elles révoquent les deux officiers a été reçu par Kinshasa comme une ingérence inadmissible. La RDC n'a pas cédé et a lancé seule son offensive contre les FDLR.

Un an après la tempête diplomatique, la Monusco, dotée entretemps d'un nouveau chef, Maman Sidikou, a signé en janvier un accord avec le gouvernement congolais destiné à permettre la reprise de la coopération militaire.

'Aller au bout'

"Il ne s'agit pas de se substituer (aux FARDC sur le terrain), il n'y a même pas besoin de se substituer puisqu'ils ont la volonté" d'agir contre les groupes armés qui continuent de sévir dans l'est du Congo, déclare le général Baillaud à Sake (Nord-Kivu) à l'occasion d'une visite aux forces spéciales guatémaltèques de la Monusco.

"Le tout c'est d'apporter la complémentarité avec des moyens dont nous disposons, des moyens souvent assez coûteux, et de les employer au mieux pour les aider à réussir", ajoute le général à propos d'une armée à la réputation ternie par le passé par le manque de discipline et une tendance à opprimer les populations qu'elle avait à protéger.

"S'agissant du comportement de tout militaire par rapport aux populations civiles, c'est aussi un domaine sur lequel il faut reconnaître les progrès qui ont été faits" par l'armée congolaise en dépit des violations des droits de l'Homme que l'ONU continue d'imputer chaque mois à certains de ses soldats, dit encore l'officier.

Avant de participer à une réunion avec l'état-major congolais de la troisième zone de défense (nord-est de la RDC), le général Baillaud affirme : "Nous avons connu effectivement des frictions mais (...) à mon avis elles n'existent plus (...) maintenant le dialogue est ouvert et la coopération une réalité".

Plus grosse force de maintien de la paix au monde (avec plus de 18.600 hommes en uniformes fin mars), la mission onusienne au Congo a été créée en 1999, et doit coûter cette année, 1,3 milliard de dollars à la communauté internationale.

Ces dernières semaines, elle s'est engagée aux côtés des FARDC sur plusieurs fronts au Nord-Kivu : contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), contre les FDLR, et contre divers groupes maï-maï (milices congolaises d'autodéfense souvent constituées sur une base ethnique).

"Notre travail, quand il est vraiment conjoint, fonctionne très bien et permet de sauver beaucoup de vies", estime le général.

"Ces groupes ne sont pas en effectifs ou en capacités aussi extraordinaires que ça", dit-il : "On est vraiment, nous, dans un rapport de force qui normalement doit nous permettre, nous, d'aller au bout."

Avec AFP

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