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Jean-Pierre Bemba condamné à 12 mois de prison


L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba à Waterloo, en Belgique, le 11 septembre 2018.
L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba à Waterloo, en Belgique, le 11 septembre 2018.

La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé lundi la peine infligée en première instance à l'ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba pour subornation de témoins dans le cadre de son procès principal pour crimes de guerre.

"La Chambre condamne Jean-Pierre Bemba à une peine de douze mois d'emprisonnement. Après déduction du temps qu'il a déjà passé en détention, la Chambre considère que la peine d'emprisonnement a été purgée", a déclaré le juge Bertram Schmitt, qui a réimposé une amende de 300.000 euros.

Bemba avait été acquitté à la surprise générale en appel en juin devant la CPI de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, mais les ennuis judiciaires ont continué d'entraver ses projets politiques.

Dans son procès général, l'ancien riche homme d'affaires de 55 ans avait été condamné à 18 ans de prison en juin 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.

En liberté provisoire après avoir passé plus d'une décennie au centre de détention de la CPI à La Haye, où est basée la Cour, l'ancien vice-président congolais traîne avec lui une condamnation connexe qui lui a valu d'être définitivement exclu par la Cour constitutionnelle de la présidentielle du 23 décembre au RDCongo.

Dans une affaire inédite pour la juridiction, M. Bemba a été condamné par la CPI en 2017 à un an de prison et 300.000 euros d'amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès.

Celui qui est surnommé le "Mobutu miniature" avait été reconnu coupable d'avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.

L'ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti MLC, Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient versé de l'argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une installation en Europe en échange d'un faux témoignage devant la CPI.

Epine dans le pied

La cour d'appel a confirmé la culpabilité de Bemba en mars, tout en demandant une peine plus lourde. La peine maximale pour subornation de témoins est cinq ans d'emprisonnement.

Les juges de la CPI se prononceront lundi à 15 heures (13 heures GMT). La présence à l'audience de M. Bemba restait incertaine.

D'une affaire annexe, cette condamnation pour subornation de témoins s'est révélée être une véritable épine dans le pied pour le Congolais, qui nourrit encore de grandes ambitions politiques.

Il avait déposé sa candidature à la présidentielle début août après un retour triomphal à Kinshasa suite à son acquittement en appel par la CPI.

M. Bemba avait été investi par son parti MLC comme candidat à l'élection, qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila. Le second mandat de ce dernier aurait dû s'achever en décembre 2016 et il n'avait pas le droit de se représenter.

Le 4 septembre, la Cour constitutionnelle a définitivement invalidé la candidature de M. Bemba pour la course à la présidentielle, confirmant une décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Prêt à s'effacer ?

Dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi, Jean-Pierre Bemba se déclare prêt à soutenir un candidat unique de l'opposition.

"Si les élections se déroulent dans le respect des conditions mentionnées, et si l'opposition s'unit derrière un candidat, alors oui, je pourrais faire abstraction de ma personne. Je soutiendrai quelqu'un et je le ferai gagner", déclare-t-il.

Pour la Cour constitutionnelle congolaise, "la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption" en RDC.

L'ex-chef rebelle, qui passait pour l'un des favoris à la succession de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, a dénoncé une "parodie d'élection", estimant que M. Kabila choisissait les opposants devant concourir contre son candidat.

Avec AFP

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