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RDC

Des hommes armés de la milice CODECO entrent dans Bunia, en Ituri


Des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) traversent une base ennemie récemment capturée le long de la ligne de front le 4 juillet 2019 dans la forêt de Wagu, à l'est de la RD Congo. (Photo by John WESSELS / AFP)
Des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) traversent une base ennemie récemment capturée le long de la ligne de front le 4 juillet 2019 dans la forêt de Wagu, à l'est de la RD Congo. (Photo by John WESSELS / AFP)

Des dizaines de combattants d'une milice accusée de semer la terreur dans le nord-est de la République démocratique du Congo ont fait irruption vendredi dans le centre de Bunia, chef-lieu de la province d'Ituri, ont rapporté le gouverneur et un correspondant de l'AFP sur place.

"Ils sont devant la prison centrale et réclament qu'on relâche des hommes à eux", a déclaré le gouverneur provincial Jean Bamanisa, ajoutant: "Ils négocient. On essaie de les calmer".

"Ils sont encerclés par des militaires pour le moment. Ils ont des drapeaux blancs mais sont lourdement armés, avec des roquettes, des (fusils d'assaut) AK-47 et des machettes", a ajouté un correspondant de l'AFP.

Certaines sources locales indiquent que les miliciens auraient eu l'intention de se rendre, d'après ce correspondant.

Plusieurs dizaines de groupes armés continuent de menacer les civils dans l'Est de la RDC, de l'Ituri aux deux provinces du Kivu.

C'est cependant la premières fois depuis plusieurs années que des miliciens en armes font irruption dans un grand centre urbain dans cette région des Grands lacs, frontalière de l'Ouganda, du Rwanda et du Burundi.

Toutes les sources indiquent que les combattants qui sont entrés dans Bunia appartiennent à la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco).

Ce groupe armé est à l'origine du massacre de plusieurs centaines de civils depuis décembre 2017.

Ils appartiennent à une fraction de la Codeco qui avait signé "un acte unilatéral d'engagement de fin des hostilités", a précisé le gouverneur Bamanisa, actuellement à Kinshasa où il a rencontré le Premier ministre il y a quelques jours pour évoquer l'insécurité dans sa province.

"Nous n'allons pas accepter que le sang coule dans la ville de Bunia", a réagi le député Gracien de Saint-Nicolas dans une lettre au gouverneur et aux autorités militaires.

"Les Codeco sont Congolais, et sont prêts à déposer les armes, mais vous ne leur facilitez pas la tâche pour qu'ils réintègrent le processus de paix", a-t-il accusé.

Plus d'un millier de civils ont été massacrés depuis décembre 2017 en Ituri, d'après les Nations unies.

La Haute commissaire aux droits de l'homme des Nations unies Michelle Bachelet a dénoncé des "crimes contre l'humanité" après une visite en Ituri en janvier.

La plupart des massacres sont attribués à la Codeco.

Cette milice mystico-ethnique prétend défendre les intérêts de la communauté des Lendu (agriculteurs) face aux Hema (éleveurs).

D'anciens chefs de guerre ont été envoyés par Kinshasa pour tenter de ramener la paix en Ituri.

Vendredi des journalistes locaux et de résidents de Bunia ont mis en ligne des vidéos des miliciens qui défilent dans les rues de la ville, certains avec des armes à feu, d'autres avec des machettes.

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