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Au procès de la tuerie de Goma en RDC, la défense demande l'acquittement des officiers


Un soldat du tribunal militaire de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, à une audience au quatrième jour du procès contre six soldats accusés de crimes contre l'humanité et de violation des ordres, le 8 septembre 2023.
Un soldat du tribunal militaire de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, à une audience au quatrième jour du procès contre six soldats accusés de crimes contre l'humanité et de violation des ordres, le 8 septembre 2023.

Des faits "dénaturés et tripatouillés par le ministère public!" La défense a vivement répliqué samedi au réquisitoire prononcé la veille au procès de militaires jugés pour la répression d'une manifestation qui avait fait plus de 50 morts fin août à Goma, dans l'est de la RD Congo.

Parmi les six accusés jugés par la cour militaire du Nord-Kivu figurent deux officiers de la Garde républicaine, dont les avocats ont demandé l'acquittement. Les plaidoiries de la défense se poursuivront lundi à la reprise des audiences.

Vendredi, l'"auditeur supérieur", qui représente le ministère public, a requis la prison à perpétuité contre le colonel Mike Mikombe qui, selon lui, s'est rendu coupable notamment de crimes de guerre et contre l'humanité.

Il a demandé 10 ans de prison contre le lieutenant-colonel Donatien Bawili, coupable selon lui de "non dénonciation d'une infraction relevant de la compétence des juridictions militaires", mais devant bénéficier de circonstances atténuantes.

Les autres prévenus sont quatre soldats de 2e classe. L'auditeur a requis contre eux trois peines de 20 ans et une de 10 ans de prison.

"Nous avons commencé à démontrer à la cour que pour toutes les incriminations du ministère public, les éléments constitutifs n'existent pas et qu'elle doit en tirer les conséquences", à savoir "l'acquittement pur et simple", a déclaré à la presse après l'audience Me Serge Lukanga, un des avocats des deux officiers.

Pour lui, comme pour son confrère Aimé Kaba, la Garde républicaine est injustement accusée d'avoir mené le 30 août l'opération meurtrière contre des civils, adeptes d'une secte, qui prévoyaient de manifester contre la présence des Casques bleus dans la région, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés et rébellions.

"Des témoins ont dit par exemple que des policiers avaient tiré, mais le ministère public ne retient pas ça", a protesté Me Lukanga.

"Les faits ont été dénaturés et tripatouillés par le ministère public (...) qui a tout falsifié", a lancé dans sa plaidoirie Me Kaba.

"On cherche un bouc émissaire, mais on oublie les généraux, et tous ceux qui donnent les ordres", a-t-il poursuivi.

Durant les débats, ouverts le 5 septembre, la défense avait demandé à la cour, sans succès, d'entendre le gouverneur militaire de la province. Celui-ci a été rappelé à Kinshasa pour "consultations" après la tuerie du 30 août qui, selon un dernier bilan officiel, avait fait 57 morts.

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