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Procès Ntaganda: l'ex-rebelle congolais a "ordonné" des attaques contre des civils, assure la procureure de la CPI


Bosco Ntaganda, lors d'une audience à la CPI, La Haye, Pays-Bas, 2 septembre 2015.
Bosco Ntaganda, lors d'une audience à la CPI, La Haye, Pays-Bas, 2 septembre 2015.

Fatou Bensouda a rappelé, mercredi, les charges qui pèsent sur celui qui était l’un des commandants les plus importants de la milice FPLC à l’ouverture du procès de ce dernier à la CPI, à La Haye.

Bosco Ntaganda, 41 ans, est accusé de 13 crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel. Il était chef adjoint de l'état-major général des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) en Ituri, milice à prédominance Hema qui visait, selon l'accusation, les populations perçues comme appartenant aux ethnies Lendu, Bira et Nande.

"Bosco Ntaganda était l'un des commandants les plus importants et a ordonné des attaques et la mort" de civils, a affirmé la procureure Fatou Bensouda devant la cour à La Haye: "cette affaire concerne la violence qui a décimé la région de l'Ituri, tuant des centaines de civils, en laissant des milliers vivre de rien dans la forêt".

D'une voix presque inaudible et dans sa langue natale, le kinyarwanda, l'accusé, vêtu d'une chemise blanche et d'une cravate grise rayée, a répété qu'il plaidait "non coupable de toutes les charges retenues".

Un civil lendu, le témoin P-106, a découvert en février 2003 dans un champ de bananes les corps de sa femme et de ses quatre enfants, raconte la procureure : son jeune fils avait été éviscéré et égorgé, tout comme sa femme. Sa fille, un bébé de sept mois, avait la tête fracassée.

"La population a été traumatisée par les violences sexuelles", a ajouté Fatou Bensouda, sous le regard impassible de l'accusé, qui a gardé sa fine moustache emblématique.

M. Ntaganda est le premier accusé en droit pénal international qui doit répondre de viols et esclavage sexuel commis sur des enfants de sa propre milice.

Avec AFP

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