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La police congolaise annonce qu'elle fera respecter l'interdiction de manifester à Kinshasa


Des policiers congolais battent en retraite devant un cocktail Molotov à la périphérie de Kinshasa, République démocratique du Congo, 25 juillet 2006. EPA / NIC Bothma
Des policiers congolais battent en retraite devant un cocktail Molotov à la périphérie de Kinshasa, République démocratique du Congo, 25 juillet 2006. EPA / NIC Bothma

Un communiqué de la police précise que ses éléments, dont la présence a été intensifiée à Kinshasa, feront observer l’interdiction de l’exercice de toute action à caractère politique non autorisée sur toute l’étendue de la ville.

La police a publié l’annonce deux jours avant un meeting appelé par Etienne Tshisekedi, leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), son parti, et du Rassemblement, plate-forme regroupant un grand nombre des forces vives opposées au prolongement du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila.

"Les unités de la police nationale garnison de la ville province de Kinshasa ont été consignées pour intensifier leur présence dans tous les points chauds et sites stratégiques avec pour finalité, d’une part de faire observer l’interdiction de l’exercice de toute action à caractère politique non autorisée sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa, et d’autre part de rassurer la population à demeurer dans la sérénité", indique le communiqué.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa a interdit, le 22 septembre dernier, toute manifestation ou tout rassemblement à caractère politique, après de violentes manifestations des 19 et 20 octobre qui ont fait entre 30 à 100 morts dans des heurts entre police et manifestants.

"La police nationale tient à préciser que la journée du 5 novembre 2016 reste une journée ordinaire, comme tant d'autres, où tout le monde vaquera librement à ses occupations, et qu'aucune perturbation de l'ordre public ne sera tolérée", met en garde la police dans un communiqué.

L’opposition, déterminée à braver toute interdiction violant les libertés de réunion et de rassemblement prévues dans la Constitution, a prévu de tenir son meeting sur un site situé non loin du siège du parlement et pour évoquer les "enjeux politiques de l'heure".

La RDC est minée par une crise politique liée au report à avril 2018 de la présidentielle qui devait se tenir avant la fin de l'année.

Ce report convenu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition est rejeté par le "Rassemblement", coalition de l'opposition réunie autour de M. Tshisekedi, qui exige le départ du président congolais Joseph Kabila du pouvoir à la fin de son mandat qui expire le 20 décembre.

Les violences meurtrières avaient éclaté en marge d'une manifestation du "Rassemblement" contre la prolongation du mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et auquel la Constitution interdit de se représenter.

Plusieurs ONG congolaises de défense des droits de l'homme ont demandé aux autorités urbaines de lever cette mesure d'interdiction, la qualifiant d'"anticonstitutionnelle".

L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a, mercredi devant le Conseil de sécurité, appelé le gouvernement congolais à œuvrer pour la mise en place d'un processus politique inclusif.

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