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Premiers cas d'Ebola dans la région de Kampala


La secrétaire permanente du ministère ougandais de la Santé, Diana Atwine, confirme un cas d'Ebola dans le pays, lors d'une conférence de presse à Kampala, en Ouganda, le 20 septembre 2022.
La secrétaire permanente du ministère ougandais de la Santé, Diana Atwine, confirme un cas d'Ebola dans le pays, lors d'une conférence de presse à Kampala, en Ouganda, le 20 septembre 2022.

L'Ouganda a enregistré 14 cas du virus Ebola dans la grande région de Kampala, a annoncé lundi la ministre de la Santé, tout en cherchant à rassurer les habitants de la capitale que la situation était sous contrôle.

"Cela devient de plus en plus effrayant alors que des cas ont été enregistrés à Kampala", a déclaré Rebecca Nanyonga, une mère de deux enfants âgée de 27 ans.

L'épidémie d'Ebola qui sévit dans le pays de la région des Grands lacs depuis fin septembre a fait 44 morts, avait annoncé le 19 octobre l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les autorités sanitaires ougandaises ont affirmé lundi que le pays avait enregistré 90 cas, dont 28 décès. Les chiffres publiés par les autorités de Kampala ne comptabilisent pour leur part que les décès parmi les malades confirmés.

La ministre de la Santé, Ruth Jane Aceng, a déclaré à l'AFP qu'il y avait eu 14 cas confirmés dans la région de Kampala ces deux derniers jours, dont 9 étaient des cas contacts d'une personne décédée à Kassanda, l'un des deux districts du centre du pays, épicentre de l'épidémie.

Sur les 9 cas, a poursuivi la ministre, 7 sont membres d'une famille résidant à Masanafu, un bidonville densément peuplé de Kampala, qui se trouve près des tombes royales de Kasubi, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, à proximité de deux des principales universités privées du pays.

Le président ougandais Yoweri Museveni a ordonné le 15 octobre le confinement des districts de Kassanda et de Mubende, épicentres de l'épidémie, avec interdiction de déplacement, couvre-feu et fermeture des lieux accueillant du public.

Mais la ministre de la Santé s'est voulue rassurante lundi, affirmant que la situation à Kampala était "sous contrôle et qu'il n'y a pas de nécessité de restreindre les déplacements de la population".

"La maladie est parmi nous"

Mais les habitants de la capitale, peuplée d'environ 1,5 million de personnes, restent inquiets."Le gouvernement n'a pas fait grand chose pour sensibiliser les habitants de Kampala au virus Ebola", a affirmé Mme Nayonga, poursuivant: "Des fêtes et des concerts ont toujours lieu, mais la maladie est parmi nous".

La transmission humaine se fait par les fluides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements et diarrhées. Les épidémies sont difficiles à contenir, en particulier en zone urbaine.

L'Ouganda a connu plusieurs épidémies d'Ebola, dont la dernière en 2019. Il n'existe pour l'heure aucun vaccin contre la souche du virus Ebola, dite "souche soudanaise", qui sévit en ce moment dans le pays.

L'OMS a annoncé le 12 octobre que des essais cliniques de vaccins contre cette souche pourraient débuter "dans les prochaines semaines" en Ouganda.

"Je m'étais détendu lorsque les cas de Covid ont diminué, mais je remets maintenant des restrictions, y compris les visites à mon domicile", a déclaré à l'AFP Ronald Kibwika, un homme d'affaires de 45 ans.

Selon l'OMS, l'Ouganda a enregistré depuis le début de l'année 2020 quelque 169.200 cas de Covid, pour 3.630 décès.

"Nous sommes à la merci de Dieu si les cas d'Ebola augmentent à Kampala, parce que la plupart des gens ne prennent pas de précautions sanitaires, et les services de santé sont médiocres", a affirmé de son côté Anita Kwikiriza, une femme d'affaires de 31 ans.

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