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La candidature de Sonko à la présidentielle sénégalaise rejetée par le Conseil constitutionnel


Le camp de Sonko avait retrouvé l'espoir en une candidature de leur chef de file après qu'un juge avait ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales.
Le camp de Sonko avait retrouvé l'espoir en une candidature de leur chef de file après qu'un juge avait ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales.

Le Conseil constitutionnel du Sénégal a rejeté vendredi la candidature à la présidentielle du 25 février de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, épilogue d'un bras de fer avec l'Etat qui a tenu en haleine tout le pays.

Les affaires judiciaires de cette figure de l'opposition au discours souverainiste, panafricaniste et social, très populaire auprès de la jeunesse, ont crispé la vie politique sénégalaise depuis 2021 et donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers. La juridiction suprême a argué que le dossier de l'opposant était incomplet, a indiqué à la presse son avocat Me Ciré Clédor Ly.

L'administration avait refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature, au motif de sa radiation, selon elle, des listes électorales après une condamnation en juin dans une affaire de mœurs. Mais son équipe avait malgré tout déposé son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel. "Lorsque nous sommes entrés, le président (du Conseil) Badio Camara nous a immédiatement notifié que le dossier (de M. Sonko) était incomplet", a-t-il déclaré.

Le président du Conseil constitutionnel lui a notifié que "les dossiers, les courriers qui les accompagnaient et les pièces annexées ont été reçus, vérifiés par la commission qui a conclu qu'il manquait une pièce et que le dossier de candidature était incomplet", a-t-il ajouté.

"Farce électorale"

"La commission a été dans une composition irrégulière parce que la loi prévoit que cette vérification devait se faire en présence du candidat ou du mandataire", a-t-il estimé, dénonçant une "farce électorale" et indiquant qu'il allait déposer "les recours prévus par la loi". "Il y a une volonté d'aller vers des élections qui dès le départ manquent de transparence et qui en tout état de cause ne reflèteront pas la volonté de la nation", a-t-il ajouté.

Selon la télévision du parti de M. Sonko, le dossier est incomplet pour défaut d'attestation de la Caisse de dépôts et des consignations (CDC) où doit être déposée la caution de 30 millions de Fcfa (45.000 euros) exigée pour la présidentielle.

La candidature de l'opposant était déjà largement compromise depuis la veille, avec la confirmation par la Cour suprême de sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l'élection. La décision de la Cour suprême a clôturé cette affaire l'opposant à un ministre et responsable du camp présidentiel.

Le camp de Sonko avait retrouvé l'espoir en une candidature de leur chef de file après qu'un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.

Plan B

Il a été investi dimanche par sa coalition pour la présidentielle dans un lieu privé, à huis clos, après l'interdiction par les autorités du meeting public prévu la veille. Mercredi, la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel a validé le dossier d'Habib Sy, un candidat membre de la même coalition que M. Sonko, qui a promis de se désister si le leader de sa formation pouvait se présenter.

Un autre plan B de sa formation est son collaborateur Bassirou Diomaye Faye, qui doit régulariser sa situation concernant ses parrainages pour participer au scrutin.

M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. L'opposant ne s'était pas présenté au procès et a été condamné par contumace. L'homme de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle.

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