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La lutte contre la violence au centre d'un premier débat de la présidentielle mexicaine


Le leader de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, favori des sondages a été la cible des autres candidats lors de ce premier débat, le 9 mars 2018.
Le leader de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, favori des sondages a été la cible des autres candidats lors de ce premier débat, le 9 mars 2018.

La lutte contre la criminalité a été au centre dimanche du premier débat télévisé pour l'élection présidentielle mexicaine du 1er juillet, le candidat de gauche et favori des sondages, Andres Manuel Lopez Obrador, essuyant de nombreuses critiques pour avoir proposé une amnistie à certains délinquants.

Ses quatre rivaux ont fait feu de tout bois contre cette proposition du candidat du parti Morena (gauche).

"Envisager le pardon aux criminels est une folie qui provoquerait une énorme violence dans le pays" a dénoncé Ricardo Anaya, 39 ans, qui dirige une coalition de partis de droite et de gauche.

José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), a accusé Lopez Obrador d'être devenu "la marionnette des criminels" poussé par "sa soif de pouvoir".

>> Lire aussi : Les candidats à la présidentielle mexicaine en ordre de bataille

Une amnistie "ne signifie pas impunité" s'est défendu celui que l'on surnomme AMLO. "Nous allons convoquer des experts et élaborer un plan pour définir comment cette amnistie va être menée. J'invite même le pape François!" a-t-il précisé.

Le vétéran de gauche, qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, s'est engagé à combattre la pauvreté, notamment chez les jeunes, dont l'augmentation explique selon lui le taux de criminalité record observé dans le pays.

"Ne criminalisez pas la pauvreté!" lui a lancé la candidate indépendante Margarita Zavala, femme de l'ancien président Felipe Calderon. "Les criminels sont pleins d'argent".

Face aux critiques, AMLO, 64 ans, a fini par brandir un croquis montrant son avance dans les sondages. "C'est la dernière enquête d'opinion, je ne veux pas me vanter: 48% de soutien" a-t-il ironisé.

Anaya et Meade se sont attachés à écorner l'image d'un candidat décidé à purger "la mafia du pouvoir", l'accusant d'avoir intégré dans sa campagne des politiciens mêlés à des cas de corruption, d'avoir salarié dans son parti plusieurs membres de sa famille ou encore de dissimuler son patrimoine.

Anaya, qui figure en deuxième position dans les sondages, a également critiqué la stratégie du gouvernement qui consiste selon lui à "décapiter les cartels" au lieu de les démanteler après un long travail d'investigation "comme en Italie".

Plus insolite, le candidat indépendant Jaime Rodriguez Calderon, surnommé "El Bronco", a proposé de "couper la main" des voleurs pour faire baisser la délinquance, proposition qui a déclenché aussitôt de nombreux commentaires amusés des internautes mexicains.

Selon l'analyste politique Leo Zuckermann, ce débat pourrait constituer "un point d'inflexion" pour Anaya qui pourrait grimper dans les sondages où il recueillent pour le moment 25% des intentions de vote.

Quant à Meade, le candidat du parti au pouvoir, "il a définitivement perdu" juge cet expert. "Pour lui, c'était maintenant ou jamais, mais c'est Anaya qui apparaît désormais comme celui capable battre Lopez Obrador".

"Le débat a été gagné par Anaya, mais ça n'aura pas de conséquences", estime de son côté l'historien Hector Aguilar Camin.

Le prochain président mexicain sera élu le 1er juillet lors d'un suffrage à un tour. Les deux chambres du Congrès doivent être également renouvelées ainsi que de nombreux mandats locaux.

Avec AFP

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