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Plainte contre la débaptisation du Swaziland en eSwatini


Le roi du Swaziland Mswati III u palais de Lozitha, Manzini, le 18 avril 2018.
Le roi du Swaziland Mswati III u palais de Lozitha, Manzini, le 18 avril 2018.

Un défenseur des droits de l'homme a décidé de contester devant la justice la décision récente du roi Mswati III de débaptiser son petit royaume du Swaziland en eSwatini, estimant qu'elle était contraire à la Constitution.

Le dernier monarque absolu d'Afrique a créé la surprise, et la controverse, lors du 50e anniversaire de l'indépendance de son pays le 19 avril en annonçant sans crier gare à ses sujets qu'ils vivaient désormais en eSwatini.

eSwatini signifie "le pays des Swazis" en langue swati. Le nom Swaziland est un mélange des langues swati et anglaise, celle de l'ancien colonisateur du petit Etat enclavé entre ses deux voisins géants, l'Afrique du Sud et le Mozambique.

Les adversaires politiques du roi y avaient immédiatement vu une nouvelle preuve de son autoritarisme.

De nombreux Swazis alors interrogés par l'AFP avaient, eux, craint que ce changement de nom entraîne des dépenses inutiles et un accroissement de la bureaucratie.

>> Lire aussi : Quatre blessés lors d'une manifestation anti-gouvernementale à eSwatini

Pourfendeur bien connu du monarque, Thalane Maseko a annoncé avoir porté l'affaire devant la Haute cour du pays.

"Sur le fondement de quelle loi a-t-il décidé de changer le nom du pays ?", a déclaré samedi M. Maseko à l'AFP. "Le nom du pays est écrit dans la Constitution, qui est notre loi suprême", a-t-il ajouté, "il faut nous demander si le roi peut modifier de lui-même la Constitution".

Sollicité par l'AFP, le porte-parole du gouvernement Percy Simelane a balayé ces arguments.

"eSwatini était le nom original du pays avant le protectorat britannique", a-t-il plaidé. "Le roi n'a fait que rétablir le nom officiel du pays, c'est tout. Il n'avait pas besoin de consulter qui que ce soit pour le faire".

Des élections générales sont prévues le 21 septembre au Swaziland, un des pays les plus pauvres d'Afrique.

Avec AFP

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