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Pas de "preuve crédible" de paramilitaires soudanais en Libye, selon l'ONU


Un combattant dans un véhicule militaire à la périphérie de Tripoli, en Libye, le 10 avril 2019.
Un combattant dans un véhicule militaire à la périphérie de Tripoli, en Libye, le 10 avril 2019.

Un groupe d'experts des Nations unies a affirmé lundi qu'il ne possédait pas de "preuve crédible" de la présence de paramilitaires soudanais aux côtés du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, comme l'affirment des médias locaux.

Des médias libyens ont rapporté ces derniers mois que plusieurs centaines de paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (RSF) avaient été déployés en Libye pour combattre aux côtés des Forces armées arabes libyennes (Faal) de Khalifa Haftar.

Dans un rapport publié lundi, un groupe d'experts de l'ONU a réfuté ces affirmations. "Le groupe ne possède pas de preuve crédible de la présence des Forces de soutien rapide en Libye", souligne ce rapport.

Selon ces experts cependant, de nombreux combattants arabes de la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, en proie à une guerre civile depuis 2003, et du Tchad voisin combattent en tant que "mercenaires" à titre individuel en Libye et appartiennent aux tribus d'où sont issus la majorité des membres des RSF.

Le rapport affirme également que plusieurs groupes armés du Darfour actifs en Libye "ont participé à plusieurs opérations militaires" aux côtés des belligérants dans ce pays.

La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Deux autorités rivales se disputent le pouvoir, le Gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, dans l'ouest, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar dans l'est du pays.

Au Soudan, le numéro deux du Conseil souverain, --un organe formé de civils et de militaires chargé d'assurer la transition--, le général Mohamed Hamdan Daglo, dirige également les RSF, accusées par les défenseurs des droits humains de violations de ces droits à grande échelle au Darfour.

Le rapport souligne que le Darfour proprement dit n'a pas été le théâtre de violences à grande échelle pendant la période étudiée, de mars à décembre 2019, mais que s'y sont produits des heurts inter-communautaires, des attaques de milices contre des civils et des tensions dans des camps de déplacés.

Selon les experts de l'ONU, un important groupe rebelle du Darfour, l'Armée de libération du Soudan, a renforcé ses capacités militaires après avoir tiré parti financièrement de la découverte d'une mine d'or dans la région qu'il contrôle.

"Le mouvement a réussi à accroître ses capacités militaires en achetant des armes et des munitions à des milices locales et en menant une campagne de recrutement", selon le rapport.

Ce groupe a combattu les forces gouvernementales sous le régime du président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 après des manifestations populaires massives.

Le conflit au Darfour a éclaté en 2003, quand des rebelles issus de minorités ethniques s'estimant marginalisées ont pris les armes contre le régime de Béchir.

Le conflit a fait environ 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

L'Armée de libération du Soudan ne participe pas aux pourparlers de paix avec le gouvernement de transition soudanais, qui négocie avec d'autres groupes rebelles en vue de parvenir à un accord pour pacifier le Darfour ainsi que les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-sud.

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