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Le bilan des combats dans l'ouest de l'Ouganda monte à 62 morts


Le roi Charles Wesley Mumbere, souverain du royaume de Rwenzururu
Le roi Charles Wesley Mumbere, souverain du royaume de Rwenzururu

Les combats ayant opposé en Ouganda les forces de sécurité aux gardes d'un souverain local accusés d'être liés à des militants séparatistes ont fait 62 morts.

Ces combats avaient éclaté samedi dans la ville de Kasese (ouest), dont les rues étaient vides lundi, et avaient pris fin lorsque la police a pris d'assaut dimanche le palais du roi Charles Wesley Mumbere, souverain du royaume de Rwenzururu.

"Le nombre de policiers confirmés morts est de 16, dont deux ont succombé à leurs blessures à l'hôpital", a déclaré Andrew Felix Kaweesi, un porte-parole de la police ougandaise. "Les gardes royaux (tués) sont au nombre de 46".

Un autre porte-parole de la police, interrogé par la chaîne de télévision NTV, a ajouté que 139 autres gardes avaient été interpellés au palais.

Les combats ont débuté samedi. La police dit avoir alors été attaquée par des gardes royaux, qu'elle accuse de faire partie d'une milice liée à un mouvement prônant la création d'une "république de Yiira" sur la zone frontalière entre l'ouest de l'Ouganda et une partie du Nord-Kivu en RD Congo.

Selon le général Peter Elwelu, interrogé par NTV, cette milice mène depuis 2014 des attaques sporadiques contre le gouvernement et des civils. "Nous gardions ce groupe à l'oeil".

Il assure que le président ougandais Yoweri Museveni a téléphoné dimanche matin au roi Mumbere pour lui demander de disperser ses gardes. "Nous lui avons donné une heure, qui s'est écoulée. Le président l'a à nouveau appelé et lui a donné deux heures en lui disant: +S'il vous plaît, réglez cette histoire+".

"Nous n'avions plus d'autre option. Après cela nous avons dû prendre le palais d'assaut pour attraper ces terroristes", a dit M. Elwelu.

Le roi, qui nie tout lien avec la milice séparatiste et n'a pas répondu aux accusations des autorités sur l'origine des combats du week-end, a été transféré à Kampala, a indiqué M. Kaweesi.

La journaliste ougandaise Joy Doreen Biira, originaire de cette région et qui couvrait ces violences, a par ailleurs été interpellée à Kasese dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'avocat des droits de l'Homme Nicholas Opiyo.

Inculpée de "complicité de terrorisme", elle a été libérée sous caution lundi.

L'opposant historique ougandais Kizza Besigye a de son côté partagé sur Twitter des images montrant ce qu'il affirme être des dizaines de corps empilés devant la palais royal, et dénoncé un "massacre".

Le royaume Rwenzururu est une monarchie traditionnelle basée près des monts Rwenzori, à cheval sur la frontière entre l'Ouganda et la RD Congo, dont les membres sont de l'ethnie bakonzo, présente dans les deux pays.

La monarchie s'est transformée en mouvement séparatiste lorsque les Bakonzo ont proclamé leur royaume en 1962. Les troubles ont pris fin en 1982 avec le dépôt des armes par les militants séparatistes en échange d'une autonomie locale.

Yoweri Museveni a officiellement reconnu le royaume en 2009. Mais le conflit ethnique et politique a continué, nourri d'un sentiment de déclassement des populations locales.

Avec AFP

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