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Nouvelles interrogations à Alger sur la santé de Bouteflika


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika à Alger, le 15 juin 2015.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika à Alger, le 15 juin 2015.

Les inquiétudes sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika se sont accrues en Algérie au lendemain de l'annulation à la dernière minute de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel.

"De la grande alacrité à l'indisponibilité temporaire", titrait mardi l'éditorial du quotidien francophone Liberté.

Pour l'éditorialiste, les autorités algériennes avaient "le fol espoir d'entendre la chancelière allemande éventuellement prendre exemple sur François Hollande et déclarer elle aussi, avoir trouvé Bouteflika d'une grande alacrité".

Le 15 juin 2015, le président français avait déclaré, après une rencontre à Alger, qu'il était "rare de rencontrer un chef d'Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement".

Lundi, la présidence algérienne avait annoncé le report de la visite de Mme Merkel quelques heures seulement avant son arrivée prévue à Alger.

"Ce report est dû au fait que (...) M. Bouteflika, qui se trouve à sa résidence à Alger, est indisponible temporairement du fait d'une bronchite aiguë", a-t-elle expliqué.

Pour le quotidien Liberté, "le chef de l'Etat (...) n'était pas hier en situation de recevoir un hôte étranger mais surtout d'apparaître en public".

Au pouvoir depuis 1999, M. Bouteflika aura 80 ans le 2 mars. Il avait été frappé en 2013 par un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a affecté sa mobilité et son élocution.

Depuis, le président algérien se déplace en fauteuil roulant et ne fait que de rares apparitions publiques. Son dernier séjour médical à l'étranger remonte à novembre quand il s'était rendu à Grenoble (France) pour un contrôle médical "périodique", selon la présidence.

Dans sa résidence de Zéralda, à l'ouest d'Alger, il reçoit notamment ses hôtes étrangers, l'occasion pour lui de se montrer publiquement.

Le quotidien EL Watan, relève que, juste avant l'annonce de l'annulation, "les préparatifs se poursuivaient avec, surtout, le badigeonnage des murs et la suppression des dos-d'âne sur le passage devant être emprunté par la responsable germanique".

'Wait and see'

"Si on le voit dans quelques jours, c'est qu'il s'agissait d'une fatigue subite et rien de plus. Mais s'il n'est pas visible dans 15 jours c'est que son état s'est aggravé", estime le politologue Rachid Grine, interrogé par l'AFP. "Le vrai problème est dans la durée. S'il n'apparait pas d'ici deux semaines, c'est qu'il a été transféré à l'étranger pour des soins", poursuit-il.

Pour cet expert, si, dans 15 jours, "on voit les principaux acteurs comme le chef de l'armée, les patrons du FLN (Front de libération national, parti présidentiel) et le RND (Rassemblement national démocratique-proche de M. Bouteflika), se succéder et prendre la parole, cela voudra dire que l'on prépare la succession", analyse M. Grine.

M. Grine reconnait toutefois que "tout le monde est dans le +wait and see+ et que l'on ne peut faire que des spéculations".

"Il faut attendre pour voir", souligne également le sociologue Nacer Djabi. Mais, s'interroge-t-il, "est ce que cela veut dire que même les activités minimes qu'il fait, il ne peut plus les faire?".

Le quotidien Le Soir d'Algérie rappelle que "bien que très affaibli, M. Bouteflika n'avait pas hésité à recevoir le Premier ministre français Manuel Valls, qui avait malheureusement mis à profit l'évènement pour tweeter une image (le) montrant sous son jour le plus défavorable".

Le quotidien francophone se demande si cet "incident" n'avait pas "poussé l'entourage du président à éviter de commettre une nouvelle erreur en offrant au public l'image d'un chef d'Etat souffrant".

Depuis son AVC en 2013, ses opposants n'hésitent pas à parler régulièrement de "vacance de pouvoir" à la tête de l'Etat.

Avec AFP

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