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Une ex-ministre nigériane du Pétrole accusée de vouloir "éviter la justice" en Grande-Bretagne


L'ancienne ministre du Pétrole du Nigeria, Diezani Alison-Madueke, lors d'un discours à Houston, Texas, le 5 avril 2017.
L'ancienne ministre du Pétrole du Nigeria, Diezani Alison-Madueke, lors d'un discours à Houston, Texas, le 5 avril 2017.

Un juge nigérian a accusé l'ancienne ministre du Pétrole de vouloir "éviter la justice" en Grande-Bretagne, et rejeté une demande visant à l'extrader pour la juger dans une affaire de corruption dans son pays.

Le juge Rilwan Aikawa a dénoncé un abus de procédure après la tentative des avocats de Diezani Alison-Madueke de l'inculper dans une affaire de corruption jugée par la Haute cour fédérale de Lagos, où son nom était cité sans qu'elle ne soit inculpée.

"Le recours de Diezani vise à éviter la justice au Royaume-Uni. Globalement, j'ai trouvé que la demande n'était pas fondée, elle a donc été rejetée", a-t-il déclaré.

Mme Alison-Madueke était l'une des figures les plus importantes de la précédente administration du président Goodluck Jonathan, et la première femme à la tête de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole entre 2014 et 2015.

Elle est actuellement en liberté sous caution à Londres après avoir été arrêtée dans le cadre d'une enquête britannique, sur un vaste scandale de corruption internationale et de blanchiment d'argent.

Depuis qu'elle a quitté le gouvernement fin 2015, l'ancienne ministre âgée de 56 ans, a également été impliquée dans de nombreuses affaires similaires au Nigeria, en Italie et aux Etats-Unis.

Elle a toujours nié les accusations selon lesquelles des milliards de dollars auraient été détournés des transactions pétrolières et des comptes publics nigérians.

Ces derniers mois, de nombreuses propriétés luxueuses lui appartenant ont été saisies au Nigeria. Un juge britannique a ordonné le gel de plusieurs biens situés dans des quartiers chics de Londres.

Dans l'affaire jugée mercredi, ses avocats ont demandé à la justice nigériane de la faire extrader et juger dans son pays aux côtés de deux principaux inculpés dans une affaire de fraude de 1,4 million de dollars.

Me Onyechi Ikpeazu a justifié sa requête en affirmant que sa cliente était citée comme complice des quatre chefs d'accusation retenus contre les deux personnalités jugées, dont un ancien ministre du plan.

"Je sais qu'elle sera heureuse de venir et d'affronter le procès", a-t-il déclaré aux juges avant de voir sa demande déboutée.

Le procureur Rotimi Oyedeop a estimé que Mme Alison-Madueke pourrait toujours être inculpée et jugée si elle retournait au Nigeria à une date ultérieure.

Le président Muhammadu Buhari a été élu en 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption endémique et l'impunité qui minent le Nigeria, principal exportateur d'or noir africain avec l'Angola.

De nombreux biens ont depuis été saisis et des comptes en banque gelés, visant notamment des personnalités proches de l'ancien président Goodluck Jonathan depuis passées dans l'opposition.

Avec AFP.

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