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Le groupe Etat islamique revendique le massacre des humanitaires à Kouré


Un soldat nigérian monte la garde dans un camp pour personnes déplacées, abritant quelque 300 000 réfugiés nigérians et déplacés internes par Boko Haram, à Diffa, au Niger, le 17 août 2016. (Photo by BOUREIMA HAMA / AFP)
Un soldat nigérian monte la garde dans un camp pour personnes déplacées, abritant quelque 300 000 réfugiés nigérians et déplacés internes par Boko Haram, à Diffa, au Niger, le 17 août 2016. (Photo by BOUREIMA HAMA / AFP)

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué jeudi l'assassinat au Niger de huit personnes, dont six humanitaires français et deux Nigériens.

Le massacre avait choqué le Niger et la France, en plein cœur de l'été, mais n'avait pas été attribué jusqu'ici.

L'organe de propagande d'EI, Al-Naba, a consacré une page à l'attaque dans son numéro daté de jeudi, diffusant deux photos mais ne donnant que peu de détails sur l'événement lui-même.

La publication, authentifiée par de multiples sources, dont l'organe américain SITE spécialisé dans la surveillance des groupes jihadistes, évoque une "attaque éclair" dans la région de Kouré ayant abouti à la mort, selon les mots de l'EI, de six "Croisés" français et deux "apostats" nigériens.

Les jeunes humanitaires français, deux hommes et quatre femmes, avaient été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens par des hommes armés à moto le 9 août, alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré à 60 km au sud-est de la capitale Niamey où ils étaient basés.

Selon un expert consulté par l'AFP, et qui a requis l'anonymat, le texte d'Al-Naba ne permet pas de conclure si l'opération a été minutieusement préparée ou si le sort des huit victimes s'est décidé au moment de leur rencontre avec les hommes armés. Impossible aussi, ajoutait-il, de déterminer si la revendication est ou non purement opportuniste, ni si les meurtriers avaient fait allégeance à l'EI avant ou après le 9 août.

Attaques jihadistes récurrentes

Âgées de 25 à 31 ans, les six victimes françaises avaient été envoyées par l'ONG Acted au Niger, où elles venaient notamment en aide aux populations déplacées.

Après l'attaque, le gouvernement nigérien avait fermé la réserve tandis que la France plaçait le site en "zone rouge", tout comme le reste du pays, exceptée la capitale.

Ce pays sahélien est en proie à des attaques jihadistes récurrentes qui ont fait des centaines de morts. Avec le Mali et le Burkina Faso voisins, le Niger est au cœur d'une immense zone écumée par des groupes jihadistes se revendiquant d'EI ou de son rival Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et où sont déployés quelque 5.100 soldats français de la force antiterroriste Barkhane.

Ces derniers mois, l'armée française et celles des pays africains du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des "trois frontières" entre Mali, Niger et Burkina Faso.

Elles ont notamment revendiqué la mort de l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin.

Mais des voix s'élèvent pour souligner combien la situation sécuritaire demeure extrêmement dégradée, sur fond de déliquescence des Etats centraux, incapables de reconquérir politiquement les territoires contrôlés sur le plan militaire.

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