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Le président Ortega écarte toute démission au Nicaragua


Le président nicaraguayen, Daniel Ortega, sur la place Jean Paul II lors de la célébration du 39e anniversaire de la révolution sandiniste, à Managua, le 19 juillet 2018.
Le président nicaraguayen, Daniel Ortega, sur la place Jean Paul II lors de la célébration du 39e anniversaire de la révolution sandiniste, à Managua, le 19 juillet 2018.

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a refusé lundi de démissionner, comme l'exigent des manifestants depuis plus de trois mois, assurant au contraire dans une interview à une chaîne américaine qu'il irait jusqu'au bout de son mandat.

"Notre mandat électoral se termine avec les élections de 2021, quand nous aurons nos prochaines élections", a-t-il dit à Fox News en rejetant l'idée d'élections anticipées. "Avancer les élections créerait de l'instabilité, de l'insécurité et ne ferait qu'empirer les choses".

Le dirigeant nicaraguayen a aussi affirmé que les troubles meurtriers qui agitent son pays depuis avril étaient terminés.

"Cela fait une semaine maintenant que la tourmente est finie", a-t-il déclaré. "Les choses sont en train de devenir plus normales dans le pays", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que les manifestations pacifiques, pour et contre son gouvernement, se poursuivaient.

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Plus de 280 personnes ont perdu la vie dans une vague de manifestations qui a débuté le 18 avril pour réclamer la destitution de Daniel Ortega, accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une dictature marquée par la corruption et le népotisme.

Le président Ortega a nié contrôler les paramilitaires pro-gouvernementaux qui ont été vus en train d'agir aux côtés de la police. Il a au contraire accusé des groupes politiques de diriger des milices anti-gouvernementales, qui ont selon lui tué "des dizaines" de policiers lors des troubles et auraient cherché des financements auprès de trafiquants de drogue et des Etats-Unis.

"Aucune des manifestations pacifiques" n'a été attaquée, a-t-il assuré.

L'ancien guérillero admirateur du Che a également démenti les informations rapportées par des manifestants et des prêtres, selon lesquelles ses forces auraient abattu deux jeunes hommes qui s'étaient réfugiés dans une église de Managua.

"Aucun Nicaraguayen n'est mort dans aucune église. Pas un seul Nicaraguayen n'est mort dans une église. C'est faux", a-t-il dit.

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"Il n'y a pas un seul prêtre que nous soyons en train de persécuter", a-t-il encore dit, affirmant accueillir favorablement les efforts de l'Eglise catholique pour jouer les médiateurs entre son gouvernement et les groupes d'opposition.

Le président, qui a fait de sa femme sa vice-présidente en 2016, a aussi démenti toute velléité d'installer une dynastie au pouvoir.

"Ça ne m'est jamais passé par la tête d'installer une dynastie", a-t-il affirmé. "Ma femme, c'est la première fois qu'elle est vice-présidente."

M. Ortega a enfin dit avoir accordé une interview à Fox News, après avoir refusé de parler aux médias étrangers pendant des années, parce qu'il voulait que les Etats-Unis fassent preuve de "respect" envers son pays.

"L'histoire de nos relations avec les Etats-Unis a été douloureuse. Je ne veux pas qu'elle se répète", a-t-il déclaré.

Il a aussi critiqué "une campagne de mensonges, des mensonges terribles pour tenter de nuire à l'image du Nicaragua et de son gouvernement".

Avec AFP

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