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Mozambique: 12 personnes tuées dans des attaques islamistes


Patrouille de la police anti-émeute dans la ville portuaire de Beira, dans le centre du pays. (Photo de MARIA CELESTE MAC'ARTHUR / AFP)
Patrouille de la police anti-émeute dans la ville portuaire de Beira, dans le centre du pays. (Photo de MARIA CELESTE MAC'ARTHUR / AFP)

Au moins douze personnes ont été tuées lundi soir dans le nord du Mozambique au cours de nouvelles attaques attribuées au groupe islamiste qui fait régner depuis deux ans la terreur dans la région, à moins d'un mois des élections générales.

Un premier raid a visé le village de Mbau, dans le district de Mocimbao da Praia, dont 10 habitants ont été assassinés et la moitié des maisons incendiées, ainsi que le local du parti au pouvoir (Frelimo), a rapporté un responsable local.

"Quand ils sont entrés dans le village, ils sont tombés sur un groupe de jeunes gens qui buvaient de l'alcool. Beaucoup ont été tués", a raconté à l'AFP Assane Issa.

"Les villageois se sont ensuite enfuis dans les bois", a-t-il ajouté.

La police antiémeute est alors intervenue et a réussi à faire fuir les assaillants au terme d'une fusillade qui s'est achevée vers 01h00 du matin, a poursuivi M. Issa.

Plus tôt lundi, un autre raid avait visé le village de Mindumbe, à quelques dizaines de km plus au sud.

"Les insurgés ont surpris deux hommes dans leurs champs, ils les ont tués puis les ont décapités", a indiqué sous couvert de l'anonymat à l'AFP un villageois.

La police ne fait traditionnellement aucun commentaire sur les attaques attribuées aux islamistes dans la région.

Depuis presque deux ans, ces jihadistes ont multiplié les raids contre de nombreux villages de la province du Cabo Delgado, près de la frontière avec la Tanzanie, tuant au moins 300 civils et faisant des dizaines de milliers de déplacés.

Le gouvernement du président Filipe Nyusi a déployé d'importants renforts dans la région, qui abrite de grandes réserves de gaz sous-marines, et promis d'éradiquer ces islamistes, sans résultats pour l'instant.

Mardi soir, le chef de l'Etat a pour la première fois reconnu que le retour de l'ordre dans la région avait "pris du retard".

"Je répète ici mon rejet absolu de ces attaques et le climat de peur qui germe dans le pays et menace nos réussites", a dit M. Nyusi dans un discours prononcé à Maputo devant ses généraux à la veille du Jour de l'armée.

"Le gouvernement donnera à la défense et aux forces de sécurité tous les moyens nécessaires pour déraciner cette vague d'assassinats délibérés et infliger une réponse appropriée à ces criminels", a poursuivi le chef de l'Etat.

Le groupe islamiste connu sous le nom de shabab n'a jamais revendiqué aucune des opérations qui lui sont attribuées. L'Etat islamique (EI) s'est récemment dit l'auteur de plusieurs attaques survenues au Mozambique mais les experts en doutent.

Des élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 15 octobre au Mozambique. Elles semblent promises au Frelimo, au pouvoir depuis 1975.

Avec AFP

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