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Migrants tués en Libye: l'ONU réclame des "comptes" aux responsables


La survivante du naufrage, une Camerounaise de 40 ans prénommée Josepha, avait été retrouvée en hypothermie avec une autre femme et un petit garçon morts depuis peu sur les restes d'un canot pneumatique au large de la Libye lors d’une opération de Proacti
La survivante du naufrage, une Camerounaise de 40 ans prénommée Josepha, avait été retrouvée en hypothermie avec une autre femme et un petit garçon morts depuis peu sur les restes d'un canot pneumatique au large de la Libye lors d’une opération de Proacti

L'ONU a réclamé lundi que les responsables des raids aériens qui ont tué des dizaines de migrants et une centaine de blessés en juillet 2019 à Tajoura (est de la capitale libyenne), répondent de leurs actes, dénonçant une impunité totale.

Peu avant minuit, deux raids aériens ont frappé de plein fouet le 2 juillet 2019 un local de réparation de véhicules et l'un des cinq hangars où sont enfermés plus de 600 migrants à Tajoura.

Selon le Département libyen de lutte contre les migrations illégales (DCIM), 53 migrants ont été tués et 87 autres blessés, dans ces frappes.

C'est l'un des incidents "les plus meurtriers" depuis que l'homme fort de l'est libyen, Khalifa Haftar a lancé ses troupes début avril à la conquête de Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, a indiqué un rapport d'enquête de l'ONU obtenu lundi par l'AFP.

Les frappes ont "probablement" été menées par des avions appartenant à un Etat étranger sans prouver s'il s'agit d'avions des auto-proclamées Forces armées arabes libyennes (FAAL) de Khalifa Haftar ou s'ils étaient exploités par cet Etat étranger pour le compte des FAAL, selon les enquêteurs de l'ONU.

Le raid contre Tajoura, "pourrait constituer un crime de guerre", et les responsables de crimes doivent rendre compte de leurs actes, a dit Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, cité dans ce rapport.

"Libyens, migrants et réfugiés sont pris au piège des violences et des atrocités, à leur tour entretenu par l'impunité", a-t-elle souligné.

En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye reste un pays de transit pour les migrants venus essentiellement d'Afrique subsaharienne pour tenter une traversée meurtrière de la Méditerranée pour atteindre l'Europe.

Plusieurs milliers de migrants sont bloqués en Libye dans des conditions déplorables et leur situation a empiré depuis le début des combats à Tripoli.

L'ONU a maintes fois demandé la fermeture de tous les centres de détention en Libye "où des cas d'actes de torture, une surpopulation sévère, des mauvais traitements, du travail forcé, du viol et une malnutrition aiguë, entre autres graves violations des droits de l'homme ont été documentées".

La fermeture de ces centres "à l'intérieur ou à proximité des sites sous le contrôle d'une ou de l'autre partie" au conflit est "une priorité urgente", a souligné le rapport.

Le GNA a promis en août la fermeture de trois centres de détention, dont celui de Tajoura, mais ce dernier "est toujours ouvert", déplore le rapport.

Une "action urgente" est nécessaire, selon l'ONU, pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 janvier à l'initiative de la Russie et de la Turquie, qui soutiennent l'un des rivaux, ces derniers ne cessent de s'accuser mutuellement de violations.

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