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Merkel lance son parti dans la bataille des élections de 2017


La chancelière Angela Merkel, à gauche, avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita, lors d'une conférence de presse à Bamako, Mali, le 9 octobre 2016. (AP Photo/Baba Ahmed)
La chancelière Angela Merkel, à gauche, avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita, lors d'une conférence de presse à Bamako, Mali, le 9 octobre 2016. (AP Photo/Baba Ahmed)

La chancelière Angela Merkel devrait être largement réélue mardi à la tête des conservateurs allemands et lancer la bataille pour les législatives de 2017 où elle vise un quatrième mandat avec l'objectif de faire échec au populisme croissant.

Quelque 1.001 délégués de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) réunis en congrès à Essen (ouest) doivent adouber Angela Merkel, deux semaines après qu'elle a annoncé briguer un nouveau mandat de quatre ans à la tête du gouvernement, lors des élections qui auront probablement lieu en septembre prochain.

Après onze ans de pouvoir, la chancelière bat des records de longévité parmi les dirigeants des pays occidentaux et a désormais en ligne de mire les records nationaux de Konrad Adenauer (14 ans) et Helmut Kohl (16 ans).

Seule candidate à sa propre succession à la présidence de la CDU, la dirigeante de 62 ans devrait surtout définir, lors d'un discours très attendu mardi en milieu de journée, les grandes lignes de son programme pour le scrutin de 2017.

- Incarner la continuité -

Le vote des délégués pour lui accorder un 9e mandat de présidente de la CDU est ensuite prévu en début d'après-midi. Lors de sa réélection en 2014, elle avait obtenu 96,7% des suffrages, l'un de ses meilleurs scores en 16 ans à la tête de ce parti, pilier de la vie politique d'Après-Guerre.

En annonçant fin novembre vouloir rester chancelière, Angela Merkel s'est contentée de généralités en promettant d'incarner la continuité face aux turbulences mondiales.

Elle s'est présentée en rempart devant la montée du populisme en Allemagne et dans le monde, en gardienne des valeurs démocratiques notamment après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.

Le Brexit, la démission du chef du gouvernement italien Matteo Renzi après sa défaite au référendum de dimanche, mais aussi l'ascension de la responsable du parti d'extrême droite en France Marine Le Pen n'ont fait que renforcer les inquiétudes en Europe.

Mais celle qui a longtemps tergiversé avant de livrer ses intentions pour 2017 a aussi prévenu que la prochaine campagne électorale serait la plus difficile depuis la réunification du pays en 1990.

Depuis un an, Angela Merkel doit affronter des critiques sans précédent à son encontre suite à l'arrivée de 900.000 demandeurs d'asile en 2015, qui suscite inquiétudes dans le pays.

Prudente et toujours très rationnelle, l'ancienne physicienne voit son mandat assombri par l'ascension rapide d'une droite populiste et xénophobe dans un pays qui depuis la chute d'Hitler se pensait immunisée contre pareil phénomène.

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), créditée de 12% à 13% des voix, prospère sur les peurs d'une frange de la population, en particulier en ex-RDA, qui se sent déclassée socialement et rejette les élites.

- Fiel contre les musulmans -

L'AfD ne cesse en outre de déverser son fiel sur les musulmans et les réfugiés.

Face à cette grogne, la CDU entend durcir le ton en matière d'immigration. Certains hauts responsables conservateurs prônent un durcissement du droit d'asile avec un renforcement des reconduites aux frontières des personnes déboutées.

L'interdiction du voile intégral, bien qu'il apparaisse comme un phénomène marginal, figure également au menu des motions qui seront débattues mardi et mercredi.

Après un plongeon dans les sondages en fin d'année dernière et au début 2016 lié à la crise des réfugiés, la CDU a redressé la barre. Depuis l'annonce de la candidature de Mme Merkel, elle a même encore grappillé des intentions de vote, à 37%, contre 22% pour le SPD, selon une étude de l'institut Emnid.

Néanmoins, dans les rangs de son propre parti, Mme Merkel assiste aussi à un certain ras-le-bol. Lors de rencontres préparatoires au congrès, elle a essuyé les critiques virulentes de certains militants.

Certains critiquent sa main mise sur la CDU. "Ce que vous faites, c'est du culte de la personnalité", a dénoncé un chrétien-démocrate à Iéna (est) vendredi. D'autres n'ont pas digéré l'accueil des réfugiés: "Madame la chancelière, démissionnez!", lui a lancé un militant la semaine dernière en pleine réunion publique à Karlsruhe.

Avec AFP

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