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Les foies à transplanter mieux conservés à 37°C que réfrigérés


Des chirurgiens de l'hôpital d'Hambourg ouvrent l'abdomen d'un patient lors d'une opération du foie, le 15 août 2013.
Des chirurgiens de l'hôpital d'Hambourg ouvrent l'abdomen d'un patient lors d'une opération du foie, le 15 août 2013.

Réfrigérer un foie qui doit être transplanté est moins efficace que de le maintenir en vie artificiellement à la température corporelle de 37°C, montre une étude publiée par la revue Nature.

La plupart des foies prélevés aujourd'hui chez un donneur sont conservés dans la glace à une température d'environ 4°C, avant d'être réimplantés.

Mais beaucoup finissent endommagés et inutilisables. Ce fut le cas de 500 d'entre eux en 2017 en Royaume-Uni, selon l'un des auteurs de l'étude, Constantin Coussios de l'université d'Oxford.

La perte est d'autant plus dommageable que la demande dépasse l'offre. "Environ un patient sur cinq est mort sur la liste d'attente britannique des transplantations du foie l'an dernier", a relevé l'ingénieur en techniques biomédicales.

Réfrigérer un foie est une méthode qui a "à peine changé depuis 30 ans", a-t-il ajouté. La technique plus moderne, avec une machine à perfusion hépatique normothermique, recrée les conditions du corps humain, y compris en pompant du sang et des nutriments.

Pour la première fois, une comparaison par une étude européenne sur 120 foies ainsi conservés et 100 autres réfrigérés dans la glace a montré qu'il y avait deux fois moins de pertes en bout de course.

M. Coussios est le directeur technique d'OrganOx, fabricant qui a déposé le brevet de ces machines en 2016. Celles-ci sont commercialisées en Europe, au Canada et en Inde.

L'étude fait "une démonstration convaincante", a commenté dans Nature un professeur de médecine de l'université d'Innsbruck (Autriche), Stefan Schneeberger. Il a ajouté qu'il restait à évaluer la réussite à long terme des transplantations menées après cette méthode de conservation.

L'autre question à laquelle les chercheurs ne répondent pas est celle du coût des deux techniques, comparé à leurs bénéfices respectifs. Interrogé par l'AFP sur le sujet, M. Coussios a estimé que la machine n'était "pas forcément chère si l'on regarde le coût que cela a de garder un patient en vie tandis qu'il attend une transplantation", sans être plus spécifique.

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Avec AFP

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