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Manifestation LGBT à Istanbul après le meurtre barbare d'une transsexuelle en Turquie


Des policiers turcs utilisent des canons à eau pour disperser les militants LGBT avant la parade de la Gay Pride à Istanbul, Turquie, 28 juin 2015.
Des policiers turcs utilisent des canons à eau pour disperser les militants LGBT avant la parade de la Gay Pride à Istanbul, Turquie, 28 juin 2015.

Environ 200 militants de la cause transgenre ont manifesté dans le calme dimanche soir à Istanbul pour demander justice après le meurtre barbare d'une transsexuelle au début du mois.

Le corps de Hande Kader, transsexuelle prostituée de 22 ans, avait été retrouvé mutilé et calciné, dans un quartier chic d'Istanbul, une semaine après qu'elle avait été vue pour la dernière fois monter dans la voiture d'un client.

Militante active de la cause LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) Hande Kader était devenue une figure iconique de la communauté après avoir fait face en juin 2015, assise sur la chaussée, aux canons à eau de la police antiémeute qui tentait d'interdire la Gay pride d'Istanbul.

"Justice pour Hande Kader" ou "Luttons pour notre survie" proclamaient les bannières de manifestants qui se sont retrouvés dimanche soir sur l'artère centrale d'Istiklal, sous la surveillance de la police qui n'est pas intervenue.

"Nous allons lutter jusqu'à ce que ne trouvions le responsable de l'assassinat de Hande Kader", a déclaré une transsexuelle, responsable de la communauté LGBT à Istanbul.

Une autre transsexuelle a lu un communiqué expliquant que "les meurtres de transsexuels sont politiques, car (...) les responsables sont ceux qui prônent le système +hétéro-normatif+", et "le système éducatif conservateur qui ne nous prend pas en considération".

Une quarantaine de transsexuels ont été tués en Turquie depuis 2008, selon les associations LGBT.

Le 4 août, un réfugié syrien homosexuel avait été retrouvé mutilé. Le corps de Muhammed Wisam Sankari n'avait pu être identifié par ses proches que grâce à son pantalon. Il avait été décapité, tailladé et éviscéré.

Les dernières manifestations de la communauté LGBT à Istanbul, ville la plus tolérante de Turquie, avaient été rapidement dispersées en début d'été par des canons à eau et des jets de gaz lacrymogènes.

Cette année la Gay pride, qui tombait en plein ramadan, comme en 2015, avait été annulée, provoquant des manifestations vite interrompues.

La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes. Elle était devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.

Avec AFP

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