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Manifestation contre une procédure de destitution du président de l'Assemblée centrafricaine


Le président de l’Assemblée nationale centrafricaine, Abdoul Karim Meckassoua, à droite, nouvellement élu, salue son prédécesseur de la transition, Alexandre-Ferdinand Nguendet, au siège du parlement, à Bangui, Centrafrique, 6 mai 2016. (VOA/Freeman Sipila)
Le président de l’Assemblée nationale centrafricaine, Abdoul Karim Meckassoua, à droite, nouvellement élu, salue son prédécesseur de la transition, Alexandre-Ferdinand Nguendet, au siège du parlement, à Bangui, Centrafrique, 6 mai 2016. (VOA/Freeman Sipila)

Près de 400 personnes ont manifesté mardi à Bangui, en Centrafrique, contre une pétition de députés réclamant la destitution du président de l'Assemblée nationale, Karim Meckassoua, pour manquements à sa charge.

"Meckassoua doit rester!", scandaient les manifestants, dont de nombreux habitants du PK5, le quartier abritant la majorité des musulmans de Bangui.

Ils ont marché mardi matin du PK5 jusqu'au quartier général de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca, 13.000 Casques bleus).

Mercredi, une pétition réclamant la destitution du président de l'Assemblée nationale avait été signée par 95 députés sur 140. M. Meckassoua est le député du troisième arrondissement de Bangui, qui comprend le PK5.

Selon le règlement de l'Assemblée, après réception de la pétition, un vote doit avoir lieu et recueillir au moins les 2/3 des voix des députés, soit 93, pour que M. Meckassoua soit destitué. Ce scrutin à bulletins secrets devrait avoir lieu vendredi, selon des sources concordantes.

Le président de la République Faustin-Archange Touadéra étant chrétien et M. Meckassoua musulman, l'élection de ce dernier à la tête de l'Assemblée en 2016 était apparue comme un symbole de réconciliation après le déferlement de haine entre rebelles de la coalition Séléka à dominante musulmane et anti-Balaka prétendant défendre les chrétiens.

Mais dans ce pays où l'influence politique reste en partie communautaire, les relations entre les deux hommes n'ont jamais été bonnes. En 2017, des rumeurs de coups d'Etat avaient circulé, des proches de M. Touadéra n'hésitant pas à accuser publiquement M. Meckassoua.

En mars, un proche du président Touadéra avait été élu vice-président du Parlement: une volonté, selon les observateurs à l'époque, de saper l'autorité de M. Meckassoua.

La pétition et la tentative de destituer M. Meckassoua pourraient de nouveau être pilotée par la présidence centrafricaine, qui souhaiterait placer un de ses fidèles à la tête de l'Assemblée, estiment plusieurs députés interrogés par l'AFP.

Mathurin Dimbélet Makoé, 2e vice-président de l'Assemblée, a accusé vendredi devant la presse M. Meckassoua d'avoir "confisqué des dossiers essentiels pour les députés" et a évoqué une "opacité dans la gestion des finances" de l'Assemblée.

Le 1er octobre, lors de la rentrée parlementaire, Karim Meckassoua avait fustigé les tentatives en cours pour le destituer: "Ce serait un coup de force, une tentative de déstabilisation d'une institution majeure, et une violation de la Constitution".

"Je ne me laisserai pas conduire à l'autel de l'agneau sacrificiel sans me battre", avait-il affirmé.

Avec AFP

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