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Terrorisme et impunité freinent l’accord de paix au Mali


La Fama patrouille dans le cercle d'Ansongo, région de Gao, au Mali, le 13 mars 2017. (VOA/Kassim Traoré)
La Fama patrouille dans le cercle d'Ansongo, région de Gao, au Mali, le 13 mars 2017. (VOA/Kassim Traoré)

Près de deux ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, son application pose toujours problème. La situation, marquée par la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord et le centre du Mali, s’accompagne d’une détérioration de la situation des droits de l’homme.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et son organisation membre l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) s’inquiètent de la multiplication d’actes terroristes destructeurs au Nord du pays, mais qui s’élargit désormais vers le centre.

Florent Geel joint par Solange Nyamulisa
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"Depuis le début de l’année 2017, on compte déjà 150 morts qui sont principalement des groupes armés terroristes, on sent une grande tension qui monte et d’ailleurs la mission des Nations Unies, la Minusma est la mission la plus dangereuse au monde puisque en 2016 pas moins de 90 casques ont été tués", a déclaré sur VOA Afrique Florent Geel, Directeur Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme.

Il a ajouté que tout ceci se fait sur fond d’un accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui a peu évolué et qui contribue donc à une augmentation de la violence puisque les solutions de la paix ne sont pas encore suffisamment opérationnelles pour produire des effets.

L’instabilité grandissante au Mali constitue un facteur de menace pour les autres pays de la sous-région.

"Je pense au Burkina évidemment au Niger où il y a pas mal d’activismes, il y a aussi des groupes armés qui se constituent et qui rejoignent souvent des groupes armés terroristes tels qu’AQMI ou le nouveau groupe formé par d’Iyad Ag Ghali. On voit évidemment des incidents se multiplier dans le nord du Burkina, à la frontière avec le Niger", s’est exclamé Florent Geel.

La FIDH et l’AMDH notent que la réponse de l’armée malienne à ce phénomène émergent d’insécurité et de terrorisme dans le centre du pays est suivie de nombreuses violations des droits humains. Ces violations comprennent des dizaines d’arrestations arbitraires, des cas de torture et d’exécutions sommaires.

Pour faire face à tous ces défis, elles recommandent premièrement au gouvernement malien de faire extrêmement attention au comportement de l’armée malienne quand elle intervient auprès des populations locales, en particulier au centre et au nord du pays pour faire en sorte que les opérations de lutte contre le terrorisme ne violent pas trop les droits humains et au contraire que la population se retourne contre cette armée. « La deuxième action c’est poursuivre une lutte contre l’impunité beaucoup plus résolue que ce qu’elle mène aujourd’hui » Elles se réjouissent de l’enclenchement du procès d’Amadou Haya Sanogo mais ne comprennent pas pourquoi les procès des crimes commis au Nord, en particulier les crimes sexuels, contre les populations civiles n’avancent pas. « Il faudrait pouvoir organiser les procès de ces auteurs des crimes les plus graves qui ont été commis pour que la population voit que justice pourra être rendu.» a sollicité M. Geel

Par ailleurs, une autre recommandation incontournable, c’est le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. "La communauté internationale….devrait donner à cette force non seulement le mandat nécessaire avec les moyens nécessaires pour combattre ces nouvelles forces de la violence et une stratégie renouvelée pour faire en sorte de contenir cette violence pour qu’elle ne se propage pas comme elle est en train de se faire " a précisé Florent Geel. Il a poursuivi que la mission des Nations Unies devrait aussi répondre aux attentes de sécurité de la population probablement en accompagnant par exemple les forces de sécurité malienne pour qu’elles évitent de commettre les violations des droits humains ou avoir un mandat renforcé concernant la lutte contre l’impunité.

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