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Liberté provisoire refusée au journaliste marocain Omar Radi


Le journaliste et activiste Omar Radi s'adresse aux médias devant le tribunal à Casablanca, au Maroc, le 12 mars 2020.
Le journaliste et activiste Omar Radi s'adresse aux médias devant le tribunal à Casablanca, au Maroc, le 12 mars 2020.

La demande de liberté provisoire du journaliste Omar Radi, en détention préventive depuis huit mois pour des accusations d'espionnage et de viol, a été rejetée une nouvelle fois par la justice marocaine.

Ce militant de 34 ans connu pour son engagement en faveur de la défense des droits humains est accusé à la fois d'avoir reçu des "financements étrangers", d'"atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat" et de "viol" dans deux affaires jugées conjointement.

Après plusieurs refus, ses avocats avaient fait une nouvelle demande de liberté conditionnelle à l'ouverture de son procès, mardi devant la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca, avant le renvoi de l'audience au 27 avril.

"On espérait vraiment que la liberté provisoire soit accordée à Omar Radi au vu de son état de santé. La détention préventive est d'abord une mesure exceptionnelle et il dispose de toutes les garanties pour assister à son procès", a déclaré à l'AFP Me Miloud Kandil.

Le journaliste a cependant obtenu d'accéder à son dossier, ce qui ne lui était pas permis jusque là, a-t-il dit.

Le père du militant s'est inquiété cette semaine pour sa santé en affirmant qu'il effectuait des analyses médicales.

L'enquête pour viol a été ouverte en juillet 2020 après la plainte d'une de ses collègues. Si Omar Radi parle de "relations librement consenties", la plaignante affirme qu'elle n'était pas consentante et défend avec pugnacité son "droit à la dignité".

L'enquête pour "espionnage" concerne, selon le journaliste, des informations transmises dans le cadre de son métier de journaliste. Elle a été ouverte fin juin 2020 après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que son téléphone était espionné par les autorités marocaines via un logiciel de piratage. Rabat a toujours démenti, dénonçant une "campagne internationale de diffamation".

Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty et Human Rights Watch (HRW), avaient appelé lundi les autorités marocaines à remettre le journaliste en liberté provisoire en souhaitant "un procès équitable pour toutes les parties".

Ses soutiens rappellent régulièrement que "plusieurs journalistes indépendants, militants et politiciens ont été arrêtés, jugés ou emprisonnés pour des accusations douteuses d'agressions sexuelles ces dernières années" au Maroc.

Omar Radi a déjà été condamné début 2020 à quatre mois de prison avec sursis pour "outrage à magistrat" après un tweet critiquant un juge.

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