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Les nouveaux combats au Darfour au Soudan préoccupent Washington


Des déplacés à Abu Shouk, près d'el-Fasher, la capitale de l'Etat du Nord Darfour, le 26 mai 2005.
Des déplacés à Abu Shouk, près d'el-Fasher, la capitale de l'Etat du Nord Darfour, le 26 mai 2005.

De nouveaux combats ont éclaté dans la région soudanaise du Darfour (ouest) entre forces progouvernementales et rebelles, a indiqué samedi un groupe insurgé, les Etats-Unis se disant "profondément préoccupés" par le déplacement de milliers de civils.

Le Darfour, une région vaste comme la France, est déchiré depuis 2003 par un conflit opposant des rebelles issus de minorités ethniques s'estimant marginalisés par le pouvoir central aux forces soudanaises.

Les combats en cours ont éclaté dans la région montagneuse du Jebel Marra, en dépit d'un cessez-le-feu unilatéral décrété par le pouvoir soudanais.

>> Lire aussi : Le Darfour vit un "moment dangereux" après l'arrestation d'un chef de milice

"Les militaires du régime ont essayé de prendre nos positions mais nous les avons repoussés", a déclaré un porte-parole du mouvement rebelle Armée de Libération du Soudan-Abdelwahid (SLA-AW), Noureddine Kouki.

Le gouvernement soudanais limite l'accès des médias internationaux au Darfour et il n'était pas possible de vérifier de source indépendante la nature et l'ampleur des combats dans le Jebel Marra.

Les autorités soudanaises n'étaient pas disponibles pour réagir.

Les Etats-Unis ont confirmé les combats, se disant "profondément préoccupés".


"Des informations crédibles font état de villages visés par des attaques pendant ces combats (...) avec pour résultat le déplacement de milliers de civils", a déclaré la porte-parole du Département d'Etat, Heather Nauert dans un communiqué.

"Nous appelons toutes les parties --le gouvernement du Soudan, le SLA-AW et les groupes tribaux armés-- à cesser immédiatement leurs actes de provocations et les réactions violentes", a-t-elle ajouté.

Washington a appelé Khartoum à "autoriser un accès immédiat et sans entraves" des zones touchées par les combats aux Casques bleus de l'ONU ainsi qu'aux agences humanitaires.

Le président du Soudan Omar el-Béchir a affirmé à plusieurs reprises ces derniers mois que le conflit au Darfour était terminé.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté en juin 2017 une résolution diminuant de 30% le nombre de forces constituant la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) malgré les réticences des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les effectifs restants devaient se concentrer sur la zone du Jebel Marra qui est à cheval sur trois Etats du Darfour.

M. Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour répondre d'accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Il nie être responsable d'atrocités et refuse de répondre aux convocations de la CPI.

Selon les Nations unies, le conflit au Darfour a fait environ 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

Avec AFP

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