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Les leaders religieux dénoncent les assassinats arbitraires et aveugles des Camerounais


Monseigneur Samuel Kleda, président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun lors d'un point de presse, à Yaoundé, le 14 juin 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Monseigneur Samuel Kleda, président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun lors d'un point de presse, à Yaoundé, le 14 juin 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Dans une déclaration dont VOA Afrique a obtenu la copie, les leaders religieux du Cameroun imputent "ces assassinats arbitraires aux Amba boys et aux forces armées", dans les deux zones anglophones.

"Amba -boys" est le nom attribué aux sécessionnistes anglophones qui luttent contre l’armée régulière dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.

La déclaration dite "sur la crise socio-économique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest", dénonce aussi "les attaques et les abus physiques, émotionnels et psychologiques sur les populations, les pillages et les destructions gratuits des biens publics et privés, le déplacement forcé des individus et des familles de leurs foyers et milieux de vie, les attaques perpétuelles contre les écoles et la privation du droit à l’éducation reconnu aux enfants, la présence intimidante des forces armées et l’usage excessif de la force contre les populations non-armées dans les deux régions".

Par ailleurs, le président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Samuel Kleda, le président du conseil supérieur islamique du Cameroun, Cheick Oumarou Malam, et le président du conseil des églises protestantes du Cameroun, Fonki Samuel Forban, qui ont co-signé la déclaration, appellent le gouvernement camerounais "à redéfinir et à contrôler les missions des forces armées dans les deux régions, à punir, selon la loi, toutes les personnes – militaires ou civiles – qui commettent des attaques, des violences, des incendies, des destructions des biens et des exécutions extrajudiciaires".



Les trois leaders religieux souhaitent également que le gouvernement initie et annonce urgemment "un plan national de résolution de cette crise en tenant en compte ses causes profondes et réelles, en vue d’une paix véritable".

Cette nouvelle sortie épistolaire des leaders religieux du Cameroun, insiste sur "l’arrêt de toutes formes de violences dans les deux régions anglophones".

Par l’entremise du cardinal retraité anglophone, Christian Tumi, ancien archevêque de Douala, le clergé camerounais s’était déjà prononcé pour la tenue à Buea dans le sud-ouest "d’une conférence générale des anglophones du 29 au 30 août 2018".



L’idée n’avait pas reçu l’assentiment de tous. Ni du gouvernement sur certains points, encore moins des leaders et combattants sécessionnistes. La conférence pourrait se tenir plutôt en novembre prochain.

Le clergé camerounais semble revenir à la charge au sujet de la crise anglophone, à quelques jours du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.

D’ailleurs, peut-on lire dans la déclaration, les leaders religieux s’engagent à dénoncer "à lutter ensemble contre toutes les formes de violences, d’injustices et de désacralisation de la vie humaine et des droits de l’homme jusqu’à ce que la paix et la justice reviennent dans toute l’étendue du territoire camerounais".

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