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Les promoteurs critiquent la suspension des médias en ligne au Bénin


Siège de la Haac à Cotonou, Bénin, le 21 juillet 2020. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Siège de la Haac à Cotonou, Bénin, le 21 juillet 2020. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

L'interdiction des journaux en ligne au Bénin est vue par les promoteurs comme une forme de musellement de la presse.

La dernière décision de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ordonnant la cessation de publication des médias en ligne fait polémique dans le rang des professionnels des médias au Bénin.

La Haac insiste sur le fait que "cette décision vise à réguler un secteur qui semble échapper à tout contrôle". Bastien Salami, conseiller à la Haac, appelle "les promoteurs de médias en ligne a se mettre en règle".

Les journalistes béninois boudent la décision de verrouiller la presse en ligne
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"Cette décision a été prise dans l'intérêt de la corporation. On ne peut vivre en marge de la loi et espérer une quelconque protection. Vous n'êtes pas sans savoir que la Haac est une institution qui veille en toute indépendance et impartialité au respect scrupuleux de la loi", a-t-il ajouté.

Dans le rang des patrons de médias en ligne, les avis sont partagés. Christophe Djossou, promoteur de kingo TV, trouve que la décision intervient au moment opportun mais pense que "la Haac aurait pu faire en sorte de ne pas pénaliser tout le monde".

"On ne peut pas évoluer dans ce genre de secteur sensible sans réglementation, sans régulation. Cela va permettre à ce que le secteur soit assaini. Mais c'est une décision qui, quoi qu'on dise affecte un peu tous ces organes qui sont régulièrement installés et qui un programme bien fourni".

D'autres pensent que cette décision de la Haac est illégale et compromet l'avenir de centaines de personnes. Helmut Comlanvi, directeur général de HC Média, pense que "l'autorité de régulation aurait pu procéder autrement".

"Comme bon nombre d'entreprises des médias, nous ne sommes pas une structure illégale. Nous sommes une structure à responsabilité limitée bien installée au Bénin avec un capital bien constitué de 14,1 millions de francs CFA, qui a respecté toutes les procédures légales. Mieux, nous avons du personnel de qualité régulièrement déclarée à la caisse nationale de sécurité sociale".

Certains patrons comme Joseph Perzo Anago, directeur de publication du journal la Dépêche info, pense que "la Haac est comptable de la situation actuelle".

"Réguler, encadrer, donner leur l'opportunité de se mettre au pas. La Haac ne l'a pas fait jusque là. Ça fait deux ans au moins pour ceux qui ont déposé la documentation et rien n'a été fait. Aujourd'hui, on ne peut ne pas composer avec la presse en ligne. On ne refuse pas à la Haac de ne pas réguler".

Les associations faîtières se désolent de la situation et invitent la Haac à "revoir sa copie pour ne pas sombrer dans une violation flagrante de la liberté de la presse". Selon Zakiath Latoundji, présidente de l'Union des professionnels des médias du Bénin, "l'UPMB invite la Haac à réguler et non à interdire l'existence des organes en ligne. En arriver à cet extrême serait une violation de la liberté d'expression et de presse consacrée par la Constitution".

Les promoteurs de web TV dos au mur se sont tournés vers l'autorité de tutelle: le ministre de la Communication. Après un tête à tête avec Alain Orounla, le président du réseau des patrons de Web TV livre ici ses impressions. Chamss Deen Badarou garde "bon espoir que la situation revienne à la normale".

"Le ministre donne de l'importance à ces nouveaux médias et est conscient du rôle qu'ils jouent aujourd'hui. Il nous a rassuré de sa volonté à œuvrer pour qu'une porte de sortie soit trouvée dans un bref délai".

Les professionnels des médias en ligne attendent de la Haac moins de sévérité dans la gestion de ce dossier pour que des centaines de personnes ne se retrouvent au chômage du jour au lendemain.

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