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Les forces afghanes prêtes à une offensive anti-EI au Nord


Les forces de sécurité afghanes
Les forces de sécurité afghanes

Les forces afghanes s'apprêtent à lancer une vaste offensive pour déloger le groupe jihadiste Etat islamique, installé dans le nord du pays avec le renfort de combattants étrangers, dont des Français, a annoncé mardi le ministère de la Défense.

"Nous préparons une opération contre Daech (acronyme arabe de l'EI) dans les provinces septentrionales de Sar-e-Pul, Faryab et Jowzjan", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère, le général Dawlat Waziri.

"Nous savons qu'il y a des combattants étrangers parmi eux, mais nous allons les éliminer quelle que soit leur nationalité", a-t-il insisté.

L'installation de combattants étrangers venus rejoindre les rangs de l'EI dans ces régions est désormais établie et reconnue par les autorités, locales et nationales.

Des sources concordantes et recoupées par l'AFP ont affirmé qu'une poignée de ressortissants français, dont des femmes, escortés de leur traducteur tadjik, sont arrivés entre le début et la mi-novembre dans un district isolé de la province de Jowzjan.

Les gouverneurs de la province et du district de Darzab, joints par l'AFP, ainsi que des villageois ont également cité l'arrivée "d'Algériens, certains parlant arabe et français".

Ils ont rejoint un camp d'entraînement de 200 personnes environ près du village de Bibi Mariam composé d'un "mélange d'Arabes, d'Européens, de Soudanais et de Pakistanais", ainsi que des Saoudiens, des Tchétchènes et des Ouzbèkes, issus pour ces derniers du Mouvement islamique d'Ouzbékistan (IMU).

Les forces aériennes afghanes ont lancé la semaine dernière, mercredi, un premier raid sur les positions de Daech à Darzab faisant plusieurs victimes, dont un Français.

"Selon nos informations cinq combattants ont été tués, dont deux ouzbèkes, et onze blessés. Nous avons aussi entendu dire, sans pouvoir le confirmer, qu'un des Français a été tué lors de ces raids", a rapporté le porte-parole du gouverneur provincial Mohammad Raza Ghafoori.

L'EI est apparu en 2015 dans l'est du pays, dans les provinces de Nangarhar puis de Kunar, limitrophes du Pakistan.

Depuis, et à mesure que ses combattants perdaient leurs fiefs en Syrie et en Irak, l'EI s'est étendu au nord, composé surtout d'anciens talibans et d'ex-IMU ralliés.

Outre le district de Darzab, les combattants se sont installés dans le district voisin de Qushtepa, à l'extrême sud-ouest de la province de Jowzjan.

Selon le porte-parole, qui a confirmé mardi attendre une offensive "très prochaine" de l'armée, "une quarantaine (de combattants) étrangers recrutent des locaux et les entrainent au combat" à Darzab.

L'EI recrute également des enfants, selon lui: une cinquantaine d'enfants du district ont été ainsi enrôlés "de force ou en exploitant la misère des familles. Certains ont tout juste 10 ans. Ils ont un camp spécial pour eux dans le village de Sardar où ils les préparent à mener des attentats".

"Nos vies ne tiennent qu'à un fil ici", a confié un des villageois joints par l'AFP. "Ce n'est plus un endroit où vivre. Personne ne veut d'eux ici, mais le gouvernement les a laissés faire. Le gouvernement a disparu", déplorait-il.

La province de Johanna est le fief du chef de guerre ouzbek et vice-président Adulé Rachid Costumé, affaibli depuis un an par des accusations de viol sur un rival et actuellement en Turquie pour "raisons médicales".

Avec AFP

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