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Les exécutions en Arabie saoudite, une affaire "intérieure" juge Erdogan


Recep Tayyip Erdogan, le président turc
Recep Tayyip Erdogan, le président turc

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a refusé mercredi de condamner l'exécution par Ryad d'un dignitaire chiite à l'origine d'une grave crise avec l'Iran, jugeant qu'elle relevait des "affaires intérieures" de l'Arabie saoudite.

"Les exécutions relèvent des affaires intérieures de l'Arabie saoudite", a déclaré M. Erdogan devant des élus locaux à Ankara, en contradiction avec le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus qui avait déploré lundi cette décision.

Le chef de l'Etat turc s'est étonné de la forte réaction suscitée par l'exécution du dignitaire chiite Nimr el-Nimr, hostile au pouvoir saoudien. "Il y a avait ce jour-là 46 exécutions, dont 43 de Sunnites. Seulement 3 d'entre-eux étaient des chiites", a-t-il relevé.

"On a condamné des milliers de personnes à la mort en Egypte (après le putsch militaire de 2013), personne n'a rien dit. Pourquoi le monde n'y a pas réagi ?", s'est indigné M. Erdogan, soutien de l'ex-président Mohamed Morsi destitué par l'armée.

Le chef de l'Etat turc a par ailleurs qualifié d'"inacceptable" l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran par des manifestants.

Une grave crise diplomatique oppose Ryad et Téhéran depuis l'exécution samedi en Arabie saoudite de M. el-Nimr et de 46 autres personnes condamnées pour "terrorisme".

Lundi soir, la Turquie avait, par la voix du vice-Premier ministre Kurtulmus, appelé les deux capitales au calme et déploré les exécutions. Son Premier ministre Ahmet Davutoglu a proposé mardi son aide pour apaiser les tensions.

Les relations entre Ankara et Ryad se sont considérablement réchauffées ces derniers mois. M. Erdogan s'est rendu le mois dernier en visite à Ryad.

Les deux pays, en très grande majorité peuplés de musulmans sunnites, considèrent ainsi le départ du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par l'Iran, comme un préalable à tout règlement de la guerre en Syrie.

Avec AFP

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