Coronavirus
Les autorités camerounaises préparent une riposte médiatique face à l'hésitation vaccinale

Au Cameroun, un tiers des stocks de vaccin reçus en avril dernier se rapproche de leur date de péremption. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Cameroun occupe le 7e rang parmi 19 pays d’Afrique subsaharienne concernés par cette situation.
Le gouvernement a décidé d’intensifier la vaccination dans les prochains jours pour espérer inverser la tendance. "L’ambition du gouvernement est de vacciner au moins 20% de sa population totale avant l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations qui aura lieu dans notre pays dès janvier 2022", souligne le ministre de la santé publique Malachie Manaouda.
Epuiser les doses reçues
Selon les chiffres officiels, le taux global de vaccination du pays est de 15,07% depuis son lancement le 11 avril dernier. Et pourtant, le Cameroun a reçu 591.000 doses des vaccins Sinopharm et Astra Zeneca, mais seules 89.100 doses ont pu être injectées à la date du 16 juin, d’après le programme élargi de vaccination.
"Nous avons déjà reçu la demande d’un pays sud-américain qui nous a dit que si vous n’arrivez pas à consommer les vaccins, nous on en veut, donc nous devons multiplier les stratégies afin de convaincre les autres à se faire vacciner", a fait savoir le ministre Manaouda.
Le personnel de santé a-t-il boudé la vaccination ?
Le taux de couverture vaccinale du personnel de santé est de 22%. Et pourtant ce personnel a été désigné prioritaire pour recevoir les premières doses de vaccin.
Par ailleurs, sur les 70.300 personnes ayant reçu la première dose de vaccin contre le Covid-19, seules 16.200 personnes ont pris la seconde.
"Nous avons une situation paradoxale en Afrique: nous avons des pays qui manquent de vaccin et qui cherchent le vaccin désespérément je peux citer l’exemple des pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Ghana. De l’autre côté, vous avez des pays où le vaccin risque d’expirer et l’exemple le plus spectaculaire c’est les pays de l’Afrique centrale", s’est inquiété le docteur Phanuel Habimana, représentant résident de l’OMS au Cameroun.
Nouveaux challenges
Le représentant de l’OMS au Cameroun rappelle qu’au "niveau de la région africaine, l’urgence c’est d’obtenir 20 millions de vaccins pour permettre pour atteindre 10% de nos populations vaccinées à la fin du mois de septembre et 30% à la fin du mois de décembre".
Le gouvernement a annoncé une nouvelle campagne de vaccination plus intense du 7 au 11 juillet. Elle est ouverte aux personnes âgées de plus de 18 ans.
"Nous voulons encourager nos compatriotes à vaincre la peur, à s’éloigner des suspicions, des idées préconçues qui sont véhiculées ici et là contre le vaccin", souligne à ce propos René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.
"Nous allons également associer les leaders d’opinion, les responsables des partis politiques, les responsables religieux, les médias du secteur public et privé pour cette nouvelle campagne car la plupart des pays du monde vont vers le vaccin qui est aujourd’hui la seule façon de pouvoir faire face à l’évolution de la pandémie", ajoute M. Sadi.
Plus de 5 millions et demi de doses de vaccins ont été précommandés pour ce second tour de vaccination. Mais une grande partie du stock constitué du vaccin Johnson and Johnson, soit 5 millions de doses, ne sera mise à la disposition du Cameroun qu’après épuisement du stock actuel qui reste à consommer.
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Des laboratoires mobiles de vaccins arrivent au Rwanda

Six unités mobiles de production de vaccins de la société pharmaceutique allemande BioNTech sont arrivées lundi au Rwanda, les premières expéditions de ce type envoyées en Afrique alors que le continent cherche à stimuler la fabrication de vaccins à ARN messager, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les unités, fabriquées à partir de conteneurs recyclés, sont arrivées à Kigali, la capitale du Rwanda, où elles seront assemblées pour constituer un centre de production de vaccins contre diverses maladies. "C'est un moment historique", a déclaré le directeur de l'exploitation de BioNTech, Sierk Poetting. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance du continent aux vaccins importés.
Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC), moins de 50% des 1,2 milliard d'habitants du continent sont entièrement vaccinés contre le Covid-19. Le centre de Kigali capable à terme de produire jusqu'à 100 millions de vaccins à ARN messager par an mettra au moins douze mois avant de commencer à émettre.
Cette technologie "peut se déplacer n'importe où", a mis en avant Sierk Poetting, sans donner de détails sur le coût du projet. Les unités mobiles, baptisés BioNTainer, produiront également des traitements pionniers en phase de développement contre des maladies comme le paludisme, la tuberculose et le VIH qui sont parmi les principales causes de mortalité en Afrique.
BioNTech a indiqué avoir employé neuf scientifiques locaux, viser à augmenter le personnel à au moins une centaine d'ici l'année prochaine et faire en sorte que des employés rwandais dirigent l'installation. Le Rwanda distribuera les vaccins aux 55 pays membres de l'Union africaine.
"Cela montre le pouvoir de la science, des partenariats et de l'humanité, ce que les gens peuvent faire pour lutter contre une terrifiante pandémie", a déclaré le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana. L'installation du Rwanda est la première des trois prévues pour l'Afrique avec des livraisons prévues pour l'Afrique du Sud et le Sénégal, selon BioNTech.
Le Congrès vote la déclassification des renseignements sur l'origine du covid

Le Congrès des Etats-Unis a adopté vendredi une loi qui ordonne aux services de renseignement américains de déclassifier leurs informations sur l'origine de la pandémie, alors que l'hypothèse d'une fuite de laboratoire est revenue au premier plan.
Dans un rare moment d'union, les élus de la Chambre des représentants ont voté ce texte à l'unanimité. Il avait déjà été adopté au Sénat avec le soutien des deux partis et il revient désormais au président démocrate Joe Biden de le promulguer. La directrice du renseignement national, Avril Haines, aura alors 90 jours pour déclassifier "toute information sur les liens potentiels entre l'institut de virologie de Wuhan et l'origine du coronavirus".
Un nouveau coronavirus, responsable du Covid-19, est apparu il y a plus de trois ans dans cette province chinoise avant de s'étendre dans le monde entier, où il a tué au moins sept millions de personnes. Les communautés scientifiques et du renseignement ont immédiatement cherché à déterminer son origine, pour mieux prévenir et combattre une prochaine pandémie.
Auditionnée cette semaine au Congrès, Avril Haines a souligné qu'il y avait un consensus large sur le fait qu'il ne s'agissait "ni d'une arme biologique ni d'une manipulation génétique". Mais la communauté du renseignement américain est divisée entre les tenants "d'une fuite de laboratoire", et ceux "d'une exposition à un animal contaminé", a-t-elle rappelé.
La première hypothèse, vivement contestée par les autorités chinoises, a gagné en crédit récemment, après avoir été jugée comme étant la plus probable par le directeur de la police fédérale (FBI) Christopher Wray et le ministère américain de l'Energie. Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la Santé avait exhorté tous les pays, notamment les Etats-Unis, à partager leurs informations sur l'origine du Covid.
Origine du Covid: l'OMS appelle Washington à partager ses preuves

L'OMS a exhorté vendredi tous les pays à partager leurs informations sur les origines du Covid, après que le FBI et le ministère américain de l'Energie ont jugé qu'une fuite de laboratoire a provoqué la pandémie.
Ces derniers jours, les origines de la pandémie de Covid-19 ont suscité un regain d'attention.
"Si un pays dispose d'informations sur les origines de la pandémie, il est essentiel que ces informations soient partagées avec l'OMS et la communauté scientifique internationale", a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de sa conférence de presse régulière.
Il ne s'agit pas de "désigner des coupables", a-t-il indiqué, mais de "faire progresser notre compréhension sur la façon dont cette pandémie a commencé, afin que nous puissions prévenir les futures épidémies et pandémies, nous y préparer et y répondre".
Le directeur du FBI Christopher Wray a estimé cette semaine qu'un accident de laboratoire à Wuhan en Chine est "très probablement" à l'origine de la pandémie de Covid-19, deux jours après une hypothèse similaire avancée par le ministère américain de l'Energie.
Interrogée précisément à ce sujet, Maria Van Kerkhove, responsable de la réponse au Covid à l'OMS, a expliqué que l'agence avait demandé des informations auprès de hauts responsables de la Représentation américaine auprès des Nations unies à Genève.
"Nous avons adressé des demandes pour obtenir des informations sur le dernier rapport du Département de l'Energie, mais aussi sur les rapports supplémentaires de différentes agences américaines", a-t-elle détaillé.
"Pour l'instant, nous n'avons pas accès à ces rapports ou aux données qui ont permis d'élaborer ces rapports", a-t-elle affirmé. La communauté scientifique estime qu'il est crucial de connaître les origines de ce fléau pour pouvoir mieux le combattre ou même éviter une prochaine pandémie.
Les touristes chinois de retour au Kenya après trois ans d'absence à cause du covid
Le Kenya a reçu son 1er groupe de touristes chinois après 3 ans d'interruption liée à la pandémie. Au cours d'une cérémonie à Nairobi, des hauts fonctionnaires kenyans et cadres du secteur de l'hôtellerie ont accueilli 40 touristes en provenance de Guangzhou, dans le sud de la Chine.