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Le Kenya ne veut plus accueillir de réfugiés somaliens


Somali refugee children are seen at a school at the sprawling Dadaab refugee complex in northeastern Kenya in this April 12, 2013, file photo.
Somali refugee children are seen at a school at the sprawling Dadaab refugee complex in northeastern Kenya in this April 12, 2013, file photo.

Nairobi justifie son refus d'accueillir de nouveaux réfugiés sur son sol pour des raisons de sécurité nationale.

Le Kenya a annoncé vendredi qu'il refuserait désormais d'accueillir sur son sol de nouveaux réfugiés, en particulier d'origine somalienne, et allait fermer très rapidement les deux principaux camps de réfugiés du pays, pour des raisons de sécurité nationale.

"Le gouvernement de la République kényane, après avoir pris en compte ses intérêts de sécurité nationale, a décidé que l'accueil de réfugiés allait prendre fin", a déclaré dans un communiqué un haut responsable du ministère de l'Intérieur, Karanja Kibicho.

Selon les nouvelles directives, les réfugiés somaliens nouvellement arrivés au Kenya ne recevront plus automatiquement le statut de réfugiés, comme c'était le cas jusqu'ici, et devront faire des demandes individuelles.

Le gouvernement kényan a également réaffirmé son intention de voir ceux vivant déjà au Kenya être rapatriés le plus rapidement possible en Somalie.

Quelque 550.000 réfugiés (somaliens, sud-soudanais, burundais, congolais...) vivent actuellement au Kenya, selon les chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), dans les camps de Kakuma (nord-ouest) et Dadaab (est).

Plus grand camp de réfugiés au monde, situé à la frontière somalienne, le tentaculaire complexe de Dadaab accueille depuis 1991 les personnes fuyant la guerre civile en Somalie.

"Le message est clair, nous fermons les camps et nous n'accepterons plus de réfugiés dans le pays", a précisé à l'AFP Mwenda Njoka, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

La nouvelle réglementation est d'abord destinée aux Somaliens, mais elle pourrait aussi affecter les réfugiés d'autres nationalités, a-t-il précisé. "Ceux qui posent problème, ce sont les Somaliens. C'est avec eux qu'on commence", a-t-il déclaré.

En 2013, les gouvernements kényan et somalien avaient signé avec le HCR un "accord tripartite" destiné à faciliter le retour volontaire des réfugiés somaliens dans leur pays. Mais quelques milliers seulement ont choisi cette voie, d'où la frustration du Kenya.

"Le Kenya a été contraint par les circonstances de reconsidérer toute la question de l'accueil des réfugiés et du processus de rapatriement", a expliqué M. Kibicho.

Il a ajouté que l'organisme gouvernemental en charge des réfugiés (DRA) avait été "dissous". Cela signifie que même si des réfugiés déposent des demandes pour en obtenir le statut, il n'y aura a priori plus aucune autorité administrative pour examiner leur dossier.

Le gouvernement et les responsables sécuritaires kényans ont fréquemment défendu l'idée que les islamistes radicaux shebab se cachaient parmi les réfugiés somaliens, des accusations niées par des observateurs indépendants et les réfugiés eux-mêmes, qui soulignent fuir les violences commises par les shebab.

Ces derniers contrôlent toujours de vastes zones rurales du centre et du sud de la Somalie.

Avec AFP

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