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Le VTC à l’assaut du marché sénégalais


Au Sénégal, Yango et Heetch bénéficieraient d’un marché propice grâce à un accès sans cesse élargi des populations aux smartphones.
Au Sénégal, Yango et Heetch bénéficieraient d’un marché propice grâce à un accès sans cesse élargi des populations aux smartphones.

Le Sénégal accueille depuis fin janvier le spécialiste français du covoiturage Heetch. C’est le deuxième arrivant dans ce secteur après le russe Yango, sur place depuis déjà quelques mois.

Dakar, nouveau terrain d’affrontement entre acteurs internationaux du covoiturage ? La capitale sénégalaise a vu débarquer le 31 janvier 2021, Heetch, application française de VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur). Déjà présente au Maghreb notamment au Maroc et en Algérie, elle suit les traces de Yango de la multinationale russe Yandex Go. Depuis décembre 2021, cette dernière fait son petit bout de chemin au Sénégal, avec comme première ambition, l’enracinement à Dakar avant de s’étendre vers le reste du pays, selon la responsable régionale Aicha Niang.

Sur le même modèle qu’Uber ou Lyft, le principe consiste pour les deux acteurs, à commander une course depuis n’importe quel lieu via l’application mobile dédiée. Grâce à la géolocalisation, le véhicule VTC rejoint l’usager dans les plus brefs délais. Le coût du trajet est déterminé à l’avance par un algorithme afin de prévenir tout quiproquo. Le service de VTC quant à lui prélève une commission sur la paye du chauffeur.

Niche d’opportunités

L’objectif vise donc aussi bien pour le chauffeur VTC que pour le client à raccourcir le plus possible les délais de la course. Ce qui change la donne dans un Sénégal où l’accès au transport urbain est bien souvent précédé de longs marchandages entre l’usager potentiel et le chauffeur. Pour les deux parties, cela peut représenter une perte de temps précieux et parfois être une source de disputes préjudiciables à tous.

Au Sénégal, Yango et Heetch bénéficieraient d’un marché propice, encore très peu au fait du covoiturage en général, malgré un accès sans cesse élargi des populations aux smartphones. Il était de 72% en 2020 selon une étude du groupement international des opérateurs de téléphonie mobile, GSMA. Le pays où la construction d’une nouvelle ville, Diamniadio, est en cours à 35 kilomètres de Dakar, constitue également une terre d’opportunités pour les VTC qui offrent rapidité et sécurité.

Défi de l’adhésion

Mais le gros écueil potentiel sur la route de ces nouveaux acteurs du covoiturage pourrait être le manque d’adhésion, voire l’hostilité des taxis locaux. Les deux entreprises n’ayant ni chauffeur ni voiture propre, ce sont avant tout des services de mise en relation des clients et propriétaires de véhicules particuliers qui ne sont pas nécessairement des chauffeurs de taxi professionnels. Remporter ce défi pourrait conditionner la pérennité du projet.

L’analphabétisme des conducteurs et la propension à discuter les prix sont également un frein. C’est par exemple le cas des tarifs officiels fixes pour un trajet de 46 kilomètres, de l’aéroport Blaise Diagne au centre-ville de Dakar. Le montant est le plus souvent renégocié en fonction des souhaits du chauffeur ou encore des moyens de l’usager. Le modèle économique du VTC n’est bien entendu pas compatible avec de tels marchandages.

Heetch, en échec au Cameroun et en Côte d’Ivoire, revendique actuellement 3 000 téléchargements de son application au Sénégal.

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