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Le vice-champion olympique de marathon d'Ethiopie rentré d'exil


L'Ethiopien Feyisa Lilesa fait un signe pour protester contre le gouvernement éthiopien, lors des JO de Rio, le 21 août 2016.
L'Ethiopien Feyisa Lilesa fait un signe pour protester contre le gouvernement éthiopien, lors des JO de Rio, le 21 août 2016.

Le marathonien éthiopien Feyisa Lilesa, médaillé d'argent aux Jeux olympiques de 2016 et connu pour avoir réalisé un geste de protestation anti-gouvernemental au moment de franchir la ligne d'arrivée, est rentré dimanche dans son pays après plus de deux ans d'exil.

Le coureur a été accueilli dimanche matin à l'aéroport d'Addis Abeba par plusieurs hauts responsables éthiopiens, dont le ministre des Affaires étrangères Workneh Gebeyehu, et a salué les changements remarqués en Ethiopie depuis la nomination en avril du Premier ministre réformateur Abiy Ahmed.

"Il y a eu un sacré changement dans le pays", a-t-il déclaré à la presse. "Maintenant, les gens peuvent exprimer librement leurs opinions et condamner librement le gouvernement". "Ma sympathie va aux martyrs qui ont sacrifié leurs vies et m'ont donné la liberté de venir dans mon pays et rejoindre ma famille".

Il s'est également dit ouvert à l'idée de représenter à nouveau son pays dans des courses internationales. "Je veux revenir à mes performances antérieures, j'ai bon espoir de réaliser de bons résultats pour mon pays et pour moi-même".

Feyisa Lilesa, 28 ans, vivait en exil aux Etats-Unis, à Flagstaff (Arizona), depuis 2016. Il avait choisi l'exil après son geste symbolique, disant craindre pour sa sécurité s'il rentrait au pays.

A Rio, il avait symboliquement croisé les poignets au dessus de la tête en passant la ligne d'arrivée du marathon olympique, comme s'ils étaient ligotés, reprenant à son compte un geste utilisé dans les manifestations anti-gouvernementales sans précédent dont l'Ethiopie était alors le théâtre.

Le marathonien, dont le geste fort avait fait les gros titres dans le monde entier, souhaitait de la sorte protester contre la répression brutale des manifestants de son ethnie, les Oromos, la principale ethnie du pays, dont la région (sud et ouest) était l'épicentre du mouvement protestataire.

Mais depuis avril, pour la première fois dans l'histoire politique de l'Ethiopie, le pays a un Premier ministre issu de l'ethnie oromo, qui a pris une série de mesures visant à apaiser les tensions dans le pays.

Le Premier ministre Abiy Ahmed a levé l'état d'urgence, libéré des prisonniers politiques et sorti le Front de Libération Oromo (OLF) de la liste des organisations terroristes. Il a également critiqué la brutalité des forces de sécurité, commencé à ouvrir l'espace démocratique, et scellé la paix avec l'Erythrée voisine après 20 ans d'état de guerre.

Des violences intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux ont cependant émaillé les premiers mois du mandat de M. Abiy.

Avec AFP

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