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Incidents meurtriers entre le Tchad et la RCA: une enquête internationale diligentée


Soldats tchadiens attaqués par les forces centrafricaines sur leur territoire, le 2 juin 2021.
Soldats tchadiens attaqués par les forces centrafricaines sur leur territoire, le 2 juin 2021.

"Cette guerre n’est pas la guerre des Africains".

Au Tchad, deux jours après l’attaque d’un poste frontalier de l’armée par les forces centrafricaines tuant 6 soldats tchadiens dont 5 ont été enlevés et exécutés, les autorités centrafricaines ont réussi à faire baisser la tension de N’Djamena.

Le Tchad a qualifié l’attaque de son poste frontalier dimanche dernier par l’armée centrafricaine de "crime de guerre d’une gravité extrême et d’une attaque meurtrière préméditée et planifiée qui ne saurait rester impunis" avant d'accepter les excuses de Bangui.

Des excuses qui ont été portées par une délégation centrafricaine le 1er juin aux autorités tchadiennes de transition, conduite par la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Temon.

Les deux pays voisins ont non seulement souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles l’attaque a été perpétrée mais sont également convenus de la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale qui va se déployer sur le terrain pour établir les faits afin de situer les responsabilités.

Mahamat Dingadimbaye coordonnateur de la CASIDHO, le 2 juin 2021. (VOA/André Kodmadjingar)
Mahamat Dingadimbaye coordonnateur de la CASIDHO, le 2 juin 2021. (VOA/André Kodmadjingar)

"Pour nous, c’est une décision salutaire qui permettra aux deux parties de privilégier la voie du dialogue", a déclaré Mahamat Dingambaye, coordonnateur national d’une plateforme de la société civile tchadienne.​

Sur le terrain le calme précaire est observé mais le Tchad continue à renforcer sa base militaire à la frontière.

Une situation qui inquiète la population frontalière, comme en témoigne à VOA Afrique Gamahoul Jonas, maire de la ville de Mbaïbokoum, située à 34 kilomètres de la frontière.

"Le calme est revenu mais les forces tchadiennes continuent à être déployées. Le plus souvent quand il y a des conflits de ce genre, c’est la population civile qui souffre. Les réfugiés centrafricains qui attendent à ce que la paix revienne en Centrafrique pour favoriser leur retour sont également inquiets", a indiqué le maire de la ville de Mbaïbokom.

Le représentant de la Fédération internationale des droits de l'Homme auprès de la CEMAC, Dobian Assingar, accuse la France et la Russie.

"Ces puissances sont en train d’applaudir et j’en appelle à la conscience des dirigeants de ces deux pays. Cette guerre n’est pas la guerre des Africains".

Pour Mahamat Dingadimbaye, coordonnateur national d’une plateforme de la société civile tchadienne, le Tchad et la République centrafricaine ne devraient pas être un champ de combat pour des intérêts stratégiques internationaux.

"Si l’on ne prend pas garde, des puissances pour des questions stratégiques vont utiliser nos deux pays à se faire la guerre qui ne sera pas dans l’intérêt de nos deux Etats. Donc que les gouvernements centrafricain et tchadien puissent se ressaisir et privilégier d’abord les intérêts de nos deux Etats et le lien historique entre nos deux peuples", conseille Mahamat Dingadimbaye.

"Il ne faudrait pas qu’on tombe dans un conflit latent entre les puissances internationales en Afrique", conclut-il.

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