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Le Rwanda accuse la communauté internationale "d'exacerber" la crise dans l'est de la RDC


Le président rwandais Paul Kagame (à dr.) et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Kigali, le 11 août 2022.
Le président rwandais Paul Kagame (à dr.) et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Kigali, le 11 août 2022.

Le ministre rwandais des affaires étrangères a accusé la communauté internationale "d'exacerber" la crise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des groupes armés, après que les Etats-Unis ont exhorté Kigali de cesser tout soutien supposé aux rebelles.

Lors d'un appel dimanche avec le président rwandais Paul Kagame, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a "dit clairement que tout soutien externe à des groupes armés non-étatiques en RDC doit cesser, y compris le soutien du Rwanda au M23".

Les combats dans l'est de la RDC entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23, une ancienne rébellion tutsi, ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d'encourager la milice. Kigali nie toute implication.

Dans un communiqué publié lundi soir, le ministre rwandais des affaires étrangères, Vincent Biruta, a affirmé que Paul Kagame et Anthony Blinken "avaient eu de bons échanges (...) mais que des différences demeurent sur la compréhension du problème".

"L'approche erronée (...) de la communauté internationale continue d'exacerber le problème", a poursuivi le chef de la diplomatie rwandaise.

Le Rwanda a à plusieurs reprises imputé la responsabilité de la crise dans l'est de la RDC aux autorités de Kinshasa et a accusé la communauté internationale de fermer les yeux sur son soutien supposé aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Présentée comme une menace par Kigali, l'existence et la violence de cette milice ont justifié les interventions rwandaises passées en territoire congolais.

Vincent Biruta a affirmé que "les problèmes de sécurité du Rwanda doivent être pris en compte", poursuivant que le "M23 ne doit pas être assimilé au Rwanda".

Un sommet organisé le 23 novembre en Angola a ordonné un cessez-le-feu suivi du retrait des rebelles des positions conquises ces derniers mois, mais aucun retrait n'a été observé à ce jour.

Après cinq jours de trêve, des combats à l'arme lourde ont repris la semaine dernière dans l'est de la RDC entre le M23 et l'armée congolaise, qui a accusé les rebelles d'avoir massacré environ 300 civils. Le M23 a rejeté ces accusations et demandé une "enquête indépendante".

Une initiative de paix distincte à Nairobi entre des responsables est-africains et diverses factions rebelles actives dans l'est du Congo - mais pas le M23 - est en cours depuis plus d'une semaine.

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