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La justice reporte le référendum constitutionnel du 8 décembre au Liberia


Le président du Libéria, George Weah, à Paris, 20 février 2018
Le président du Libéria, George Weah, à Paris, 20 février 2018

Le référendum prévu le 8 décembre au Liberia sur une réduction de la durée du mandat présidentiel risque fort d'être reporté après une décision de la Cour suprême considérée comme un cinglant revers pour la présidence de George Weah.

Quelque deux millions de Libériens sont appelés à approuver ou non huit amendements à la Constitution de 1986, dont un réduisant la durée du mandat présidentiel de six à cinq ans. Ils sont aussi invités à se prononcer sur une modification des règles qui permettrait la double nationalité, sujet hautement sensible dans le pays.

Le référendum devait être couplé avec les élections sénatoriales de mi-mandat du 8 décembre, mais une décision de la Cour suprême datée de mercredi et rendue publique jeudi remet fortement en cause la tenue du référendum à la date fixée.

La Cour suprême a accédé à la requête des Collaborating Political Parties (CPP), une alliance des quatre principaux partis d'opposition, qui réclamait un report de la consultation constitutionnelle.

La CPP dénonçait le manque de transparence de la procédure et d'information du public, en particulier le fait que les amendements avaient été regroupés par catégories pour être soumis à l'approbation, de sorte que les votants n'auraient à dire oui ou non que trois fois, et non pas huit.

Plus largement, la CPP dit craindre que cette révision ne serve au président Weah à s'affranchir de la limite de deux mandats.

"Dans l'esprit de la Cour, ceci (le regroupement des amendements) enfreint la lettre et l'esprit la Constitution et la liberté de choix des citoyens", ont dit les juges.

Les délais nécessaires pour réviser les modalités du référendum rendent sa tenue le 8 décembre d'autant moins vraisemblable que la campagne sénatoriale accapare les énergies.

La révision réduit aussi la durée des mandats des députés et des sénateurs, respectivement de six à cinq ans et neuf à sept ans.

Elle vise aussi à modifier les règles en matière de nationalité, une question qui continue à diviser la société du Liberia, plus ancienne république d'Afrique noire fondée au XIXe siècle sous l'impulsion des Etats-Unis pour des esclaves noirs affranchis, dont les descendants ont dominé la vie politique pendant 170 ans.

La double nationalité n'est pas officiellement admise au Liberia. Avec la révision, tout enfant né d'au moins un parent libérien serait automatiquement un "citoyen naturel" du pays. Ces "citoyens naturels" pourraient détenir une autre nationalité, mais n'auraient pas le droit aux fonctions électives.

De nombreux membres de l'élite américano-libérienne sont également et secrètement citoyens des Etats-Unis. Le reste de la population leur reproche d'appauvrir le pays en utilisant l'argent qu'ils gagnent au Liberia pour se s'acheter des propriétés aux Etats-Unis.

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